Diversos

O Hermetismo

L’Hermetisme: Introduction

L’influence de l’Hermetisme en Maçonnerie bleue Egyptienne

La Franc-maçonnerie moderne, issue de l’initiation de métier a intégré, dans un ensemble cohérent, des influences diverses : chrétienne, rosicrucienne, pythagoricienne, mithraïste et hermétiste…

Cette dernière influence s’impose avec une force particulière dans la maçonnerie égyptienne. Des passages entiers de notre rite sont directement tirés des textes hermétistes.

Cette doctrine a également influencé des mouvements ésotériques majeurs de l’occident : les gnoses Chrétiennes, le Catharisme, le Martinisme, l’alchimie… qui font souvent l’objet des travaux spéculatifs de nos loges.

C’est dire l’importance de ce mouvement philosophique, métaphysique et initiatique pour le maçon de la vielle Egypte chargé de transmettre la tradition maçonnique avec les spécificités de son rite aux plus jeunes.

Si l’hermétisme est né au premier siècle de notre ère, une actualisation de cette doctrine reste possible au travers du rite Egyptien et des symboles maçonniques.

L’Hermetisme: Une gnose qui s’adresse aux hommes de l’antiquité

Pour écrire cette planche je me suis fondé principalement sur le Corpus Hermeticum. Ces textes s’avèrent complexes. La première impression et celle d’un discours incompréhensible et il faut vraiment beaucoup de courage pour ordonner les idées et tenter l’analyse des textes. Cette incohérence apparente résulte de plusieurs facteurs : l’origine antique de ces livres, l’absence de rigueur dans la présentation, les contradictions apparentes des points de vue exprimés, l’absence d’un fil conducteur.

Le contexte antique

Historiquement ce traité a été mentionné la première fois au XI è siècle par un certain Michel Psellus. Mais des parties du manuscrit avaient déjà été citées par l’alchimiste Zozime de Panopolis au début du IIIième siècle. Les chercheurs s’accordent pour dater ces textes de la fin du premier siècle à la fin du IIIième siècle époque où l’influence Grecque a été déterminante en Egypte. Les historiens estiment que les textes ont été écrits à Alexandrie, colonie Grecque fondée à la suite des conquêtes d’Alexandre le grand. Les textes du corpus sont donc des textes grecs influencés par la religion Egyptienne sans toutefois que l’on puisse distinguer clairement ce qui se rapportait à l’une ou l’autre tradition. Les textes s’adressent à des hommes de cette époque dont les références et les modèles culturels étaient très éloignés des nôtres.

Une présentation sous forme de dialogues

Chaque texte du corpus ne se présente pas comme un exposé rigoureux mais comme des dialogues de maître à élève. Le but n’était pas de construire un schéma intellectuel logique mais de placer le disciple dans une certaine disposition mentale en vue de provoquer son évolution spirituelle.

Des points de vue apparemment contradictoires

De plus, l’hermétisme rassemble des approches pouvant paraître contradictoires. Selon mon opinion, cette apparence ne fait que traduire, soit des points de vue complémentaires, soit une gradation dans l’enseignement selon le degré d’évolution du disciple.

Une absence de fil d’Ariane

Enfin, je n’ai pas trouvé un vrai fil conducteur empreint d’ésotérisme. Le Kybalion, livre connu, explicite des lois ésotériques : du rythme, de l’analogie, de la dualité… sans présenter un vrai exposé doctrinal.

Sous toutes ses réserves, l’étude prudente des textes reste possible. A mon sens, l’hermétisme se présente comme une synthèse des pensées grecque et Egyptienne. Il relève de l’initiation royale mais inspirée et vivifié par l’initiation sacerdotale Egyptienne qui en constitue son fondement spirituel.

Cette démarche fusionnelle a été possible car l’Egypte est une des sources de la pensée grec. En effet, les grands philosophes de la Grèce antiques comme Pythagore ou Platon ont séjourné en Egypte et ont été probablement en contact avec la classe sacerdotale Egyptienne.

La personnalité d’Hermes Trimégiste illustre bien cette synthèse. Elle repose sur l’équivalence métaphysique entre le dieu grec Hermes et le dieu égyptien Thot. Cette équivalence a permis le rapprochement de ces 2 divinités. En effet, la principale fonction d’Hermes et de Thot, celle de médiateur, était identique : faire le lien entre le divin et les hommes.

C’est ainsi que l’Hermes grec a été qualifié « de grand, très grand, très grand » vocable d’origine Egyptienne se rapportant à Thot avant de devenir Trimegiste à l’époque romaine.

L’hermétisme supposait une approche graduelle. Il était impossible de passer de la perception profane du monde à une vision totalement sacrée d’un seul coup. Dans un premier temps, le débutant devait étudier des notions élémentaires. Cette première approche constituait « les généralités ».

L’Hermetisme: Les généralités

Dieu est en rapport avec le logos. Il est à noter que la colonnette force se rattache à la colonne du midi où siègent les compagnons qui ont accès à la parole.

La substance

A côté de l’essence, le principe en se divisant a créé la substance figurée par le nombre 2. Pour les disciples d’Hermès c’est le mercure. Ce n’est pas la matière au sens ou nous l’entendons. C’est plutôt les potentialités qui sont à la racine des formes, à l’origine de la manifestation.

Comme dans l’étoile de DAVID ou chaque triangle est le reflet inversé de l’autre, la substance reflète l’essence. Le principe était masculin, la matière devient féminine. Dans notre rite, la substance est figurée par Isis et le flambeau de la colonne beauté. Le monde paradisiaque va naître d’une union entre l’essence et la substance L’hermétisme affirme que le mouvement va naître de l’immobilité, pour cela le livre premier utilise l’image classique de la voûte étoilée : « elles (les constellations) tournent toujours autour du même point ..tout mouvement est donc produit dans le repos et par le repos… »

L’hermétisme précise, en outre, que dieu veut que le monde soit : La clé CH X « L’énergie de dieu est la volonté ; son essence est de vouloir que l’univers soit… ».Pour l’hermétisme, du dieu émane une vibration qui vivifie le monde. Notre rituel l’affirme également : « il est une force qui ne cesse de pénétrer tout ce qui vie » Le paradis est aussi le nombre 4 et correspond au sel alchimique.

Le monde idéal et archétypal était la demeure prévue pour les âmes des hommes. Isis dans le livre III nous révèle la compréhension du mystère du mal : les âmes désobéirent à l’Intelligence divine en transgressant les limites de sa loi. L’Intelligence divine les enferma, pour les punir, dans des corps matériels.

Le monde matériel enferme l’âme et l’esprit de l’homme. Cette première dualité, essence et substance, génère toutes les autres : l’être et le non-être, le bien et le mal, les sphères planétaires et le destin… Le dieu androgyne, je cite « engendra d’une Parole un second être spirituel, le Démiurge qui, en tant que Dieu du feu et du souffle, créa sept recteurs pour entourer de leurs cercles le monde sensible et le diriger par ce qu’on nomme le Destin. » Le monde du démiurge génère la souffrance et le mal.

Le Corpus affirme « … le beau le Bien ne se trouvent pas en ceux qui sont dans le monde. » Arrivé à ce stade le disciple adopte le détachement spirituel fondé sur le rejet du monde, citons à ce propos, le livre IV particulièrement radicale dans l’expression de la pensée dualiste : « Le cratère et la monade » « si tu ne commences pas par haïr ton corps,… tu ne peux t’aimer toi-même » C’est le point de vue de la vérité relative, utile par l’attitude mentale apaisante qu’elle génère chez le cherchant en lui donnant des repères intellectuels admissibles par la raison sur l’origine du bien et du mal. Dans la loge, le pavé mosaïque reflète toutes les visions opposées et/ou complémentaires.

L’introduction de la dualité permet d’une part d’admettre le mal, qui est le fruit du monde matériel et d’autre part il permet une attitude spirituelle fondée sur le détachement. C’est cette attitude que le christ nous suggère quand il affirme : « Soyez passant ! » (Evangile de Thomas). Mais la dualité n’est pas l’enseignement le plus profond d’Hermès. Des doctrines ultérieures comme le catharisme radical ou les gnoses chrétiennes ont considéré le dualisme comme la vérité ultime… Mais cette dualité n’est-elle pas illusoire?

La déesse ISIS présente un « voile teint des couleurs innombrables du monde… » Cela signifie que le monde n’est que son voile donc la nature est illusoire. Le Corpus Hermeticum introduit la notion d’illusion de la matière qui permet de transcender la dualité. Le livre VI l’indique clairement « Toutes choses perceptibles à l’œil sont des apparences, semblables à des ombres » Et dans le livre XIII « de la renaissance et de la règle du silence », cette même perspective apparaît à TAT : « je me préparais donc à rendre ma pensée étrangère à l’illusion du monde… »

Conclusion partielle : la matière, reflet du principe n’existe pas, tout est esprit.

La fin du monde et le jugement dernier

L’homme religieux peut continuer, même enfermé dans un corps physique, à se relier au divin. Mais, progressivement la matière s ‘éloigne de l’esprit. A la fin des temps, les hommes et les dieux ne communiquent plus. La prédiction du corpus hermeticum reprise dans notre rite l’affirme : « et voici que l’Egypte est devenue veuve et d’hommes et de dieux » Au terme de l’entropie, il n’y aura plus de religion. Un apocalypse mettra un point final à cette dégradation qui sera suivi d’un âge d’or.

L’homme, la métempsycose et l’initiation

L’hermétisme, dans le livre intitulé la clé, postule l’existence de la métempsycose. Le corps est une prison, il y a migration de l’âme en des états différents de la manifestation. L’âme a le pouvoir de se purifier au cours du cycle de ses migrations et si elle le mérite, elle atteint le bonheur de la séparation avec le corps pour rejoindre au terme de sa quête l’Etat divin. Je cite : « Enfin les hommes entrent dans l’immortalité en se changeant en Démons et en s’élevant dans le cœur des Dieux. » L’homme est double et appartient aux deux mondes : par le corps il est attaché au monde sensible, par l’âme au monde intelligible.

L’âme est immortelle ; elle a préexisté à la naissance de l’homme dans ce monde et survivra à sa mort. Cela correspond à la loi du KARMA des hindouistes.

L’homme vrai, celui qui a compris sa véritable nature divine, possède un statut spécial, il est entre le ciel et la terre et il a la possibilité de quitter le cycle du temps et le cosmos pour évoluer vers des plans supérieur. Cela est-il l’origine de la devise ancienne qui affirme que le maître maçon ne peut se perdre car il se situe toujours entre équerre et compas ?

Pour ce libérer, l’initiation est nécessaire (début du livre XIII) « personne ne peut être sauvé sans renaître. » La renaissance effective s’appuyait sur la gnose.

Voir le Kybalion

Le Principe de Polarité : » Tout est Double ; toute chose possède des pôles ;Le Principe de Genre : « Il y a un genre en toutes choses ; tout a ses Principes Masculin et Féminin ; le Genre se manifeste sur tous les plans. »

Le Principe de Correspondance : » Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut. »

Le Principe de Vibration : » Rien ne repose ; tout remue ; tout vibre ».

Le Principe du Mentalisme : » Le Tout est Esprit ; l’Univers est Mental ».

Le Principe de Rythme : » Tout s’écoule, au-dedans et au-dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue puis dégénère.

Le Principe de Cause et d’Effet : » Toute Cause a son Effet ; tout Effet a sa Cause ; tout arrive conformément à la Loi ; la Chance n’est qu’un nom donné à la Loi méconnue ;

L’Hermetisme: Vers les états ultimes de l’Être

La gnose hermétique : une réalisation totale de l’Etre. Qu’est-ce que la gnose?

Les généralités étaient fondées sur la raison, l’épisthêmé (la science). La connaissance de dieu, elle, est fondée sur la Gnôsis (la gnose) la connaissance pure, intuitive et solaire.

Un extrait du rituel « ….toi dont la volonté s’accomplit par ses propres puissances, toi qui veut être éternellement et qui es ! Toi qui te révèle et est connu….jusqu’à…. Tu lui en as donné le pouvoir… » est tiré de la fin du livre premier. Il correspond essentiellement à une bénédiction d’Hermes qui reçoit la vérité, la GNOSE de Poïmandres l’intelligence suprême et berger (guide) des hommes.

Le Gnose est la connaissance de dieu à laquelle aspire l’initié. L’homme veut connaître dieu (immanence) mais Dieu veut aussi se faire connaître de l’homme selon le mérite de chacun (transcendance).

Le livre IV Le cratère et la monade explicite par le mythe la phrase de notre rituel « ainsi que tu lui en as donné le pouvoir », je cite :
« il a rempli un grand cratère et l’a fait porter par un messager, lui ordonnant de crier dans le cœur des hommes : baptisez-vous si vous le pouvez, vous qui croyez que vous retournerez à celui qui l’a envoyé, vous qui savez pourquoi vous êtes nés ; et ceux qui répondirent… possédèrent la gnose » Dieu donne le pouvoir aux initiés, conscients de la réalité de la réintégration, de s’élever vers lui. Dans la maçonnerie ce pouvoir est transmis par le V\M\ qui construisant et créant un maçon lors de l’initiation va transmettre une influence, un baptême de l’esprit, via son épée flamboyante. Ainsi la gnose permet de s’affranchir de l’erreur du monde de la forme. Connaître ou sortir du temps et du cosmos. L’homme est prisonnier du cosmos, du temps et du destin. Pour se libérer il doit vaincre l’ignorance. Est ignorant celui qui s’identifie à son moi matériel le croyant permanent (voir plus loin la notion de sacrifice verbal). Celui qui réalise sa vraie nature divine possède la connaissance qui la clef qui lui permet d’acquérir 9 autres vertus (joie, humilité, maîtrise, bonté, vérité, bien, vie, lumière, vérité) susceptibles d’effacer les 12 vices fondamentaux (ignorance, souffrance, manque de mesure, convoitise, injustice, avarice, fausseté, jalousie, ruse, colère irréflexion, méchanceté).

Dans cette symbolique, le zodiaque est la frontière du monde matériel représentée par une tente. Chacun des 12 vices fondamentaux se rattache à une constellation comme l’indique le livre de la régénération « Cette tente que nous avons quittée, est constituée par le Cercle du Zodiaque, qui à son tour comprend douze éléments … »

De la même manière, la corde à nœuds et les lacs-d’amour-constellations qui enserrent notre loge, nous maintiennent dans le temps et le cosmos.

Le monde divin correspond au nombre 10 à l’unité primordiale. La connaissance, première des vertus à acquérir, s’acquiert au terme d’un processus parallèle aux techniques utilisées dans le raja yoga.

L’enstase : le moyen d’accéder à la connaissance. Comme dans le védanta la conscience la plus profonde, celle qui permet de se relier à dieu, s’obtient dans l’intériorité la plus totale.

Il ne s’agit pas d’entrer en extase dans un effort d’extériorisation mais, à l’inverse, de rentrer profondément en soi-même pour rechercher le sentiment océanique au plus profond de l’être.

Le premier livre du Poimandres révèle bien cette démarche « un jour que je réfléchissais aux choses essentielles et que mon coeur s’élevait dans les hauteurs, toutes mes sensations corporelles s’engourdirent complètement comme celui qui, après une nourriture exagérée ou à cause d’une grande fatigue physique, est surpris par un profond sommeil. Il me sembla alors voir un être immense, d’une ampleur indéterminée, qui m’appela par mon nom et me dit : » Que veux-tu voir et entendre et que désires-tu apprendre et connaître en ton coeur?»

Dans un ultime effort, l’initié va réaliser le sacrifice qui lui permettra la réalisation, la réintégration unitaire. Le sacrifice verbal, sacrifice du mental ? La notion de sacrifice verbal de notre rite est également extraite du corpus herméticum. Les traducteurs expriment cette notion de différente manière :
« Reçois de tous l’offrande de la Parole !
ou « Reçois le pur sacrifice verbal »
ou encore « Reçois le sacrifice du mental »

Le moi-mental c’est l’ego, donc sacrifier l’ego c’est au fond comprendre profondément, réaliser la vacuité du monde, quitter l’empire du démiurge, et réintégrer le plérôme

Ce «sacrifice verbal» et tiré de l’hymne qui atteste la réussite initiatique du disciple dans le livre de la régénération. Sacrifier l’ego, c’est prendre conscience de son Soi. Cet état de conscience atteste la contemplation pure, le samadhi des yogis, la fin de l’initiation (les Arcana Arcanarum réalisées).

Il est facile de nos jours de s’engager et de se fourvoyer sincèrement mais sans discernement dans des voies secondaires. Pour éviter les erreurs, il convient de ne pas écouter :
– son affectif,
– sa propension à la rêverie,
– sa soif de grades extraordinaires qui flattent l’ego,
– les beaux discours vides et trompeurs des uns ou des autres.

Pour avancer, même modestement, sur le chemin de l’initiation effective il est nécessaire, au minimum, de suivre un triple chemin :
– étudier les principes métaphysiques,
– pratiquer un rite invocatoire,
– Utiliser des méthodes permettant la concentration, l’attention, la méditation.

Ambelain qualifie notre rite de « complet » A mon sens, il faut comprendre par-là, qu’il permet d’avancer, en toute cohérence, sur les trois plans précités. Il s’avère bien adapté aux maçons en quête d’essentiel, conscients de leur finitude.

Les textes précisent qu’Hermes a gravé son savoir sur une stèle couleur turquoise. Par ce geste, il initiait une tradition. Notre rite, fort de ses drapés turquoises, représente sans doute un des derniers vestiges de cette antique tradition.

Il nous appartient d’actualiser puis de transmettre cette connaissance qui participe certainement au « dépôt de la terre de Memphis »

J’ai dit

PierreVivante

Alquimia e Tarot

Introdution

La création s’est faite en 6 jours, le 7ème marquait le repos mérité suite à la réalisation de notre monde.

Quoi qu’il en soit, le nombre 7 est bien celui qui marque la limite dans le monde de la réalisation matérielle, pour mémoire je vous rappelle que le nombre maximal de couches d’électrons autour d’un noyau est lui aussi de 7.

L’expression alchimia dérive de l’arabe al-kimiya dont on pense que l’origine provient de l’égyptien ancien Kême, référence à la terre noire de la région qui y correspond.

L’alchimie nous parle de 7 phases nécessaires à l’élaboration et réalisation du grand œuvre. Ce qui n’est pas surprenant, puisqu’elle s’inspire profondément des mécanismes du vivant et cherche à percer, comprendre, et reproduire l’œuvre du Créateur.

Ces étapes alchimiques sont les suivantes : D’après un livret de 7 feuillets intitulé « La voie resplendissante du soleil Hermétique ouverte par six arcanes » et dont l’auteur resté anonyme, semblait avoir la caution de la « Fraternité d’Héliopolis » dont Eugène Canceliet, entre autres, fit partie. Au cours de cette étude, nous serons donc en permanence confrontés aux nombres 6 et 7.

Les 6 étapes ouvrent, la 7ème conclut.

Les consignes récapitulatives de l’œuvre sont présentées en 7 points.

1. Prenez la terre minérale. (minerai de fer et d’antimoine)
2. Faites le feu secret. (ce n’est pas un feu matériel)
3. Séparez l’esprit du corps.(le subtile de l’épais)
4. Conjoignez –les.(les noces alchimiques)
5. Cuisez.
6. Imbibez.
7. Multipliez.

Le vocabulaire alchimique est particulier, on y parle de dissolution, calcination, putréfaction, coagulation, sublimation, pulvérisation…et bien d’autres termes encore. La pratique de l’Art spagyrique, (la réalisation du Magistère) s’est étendue sur plusieurs dizaines de siècles, ce qui inévitablement a permis à chacun de développer ses propres termes et allégories, le sang du lion vert, le corbeau, l’aigle, le phénix, le cygne, le dragon, le serpent, le couple royal… La tradition la fait remonter à la plus haute antiquité puisque le dieu THOT en serait le père. (Thot et Hermès Trismégiste semblant être, d’ailleurs, une même et identique entité.)

Pour avoir maintes fois utilisé les arcanes majeurs du Tarots, et au fil de mon propre cheminement, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il y avait là, dans ces représentations symboliques, quelque chose d’étrange, qui nous ramenait bien trop souvent, pour que ce soit une pure et simple coïncidence, à l’Alchimie.

Il faut savoir que le langage alchimique est souvent imagé, que derrière ces images se cachent des vérités codées en cascade par une symbolique de représentations graphiques de caractère, le plus souvent, naïf, cependant, ce n’est pas une simple recette de cuisine où il suffirait de suivre pas à pas les explications pour aboutir à un résultat satisfaisant.

Alors, quoi de plus simplement génial, que de laisser un savoir, certes voilé, sur un jeu de cartes, au vu et au su de tout un chacun. Mais pourtant, une piste pour celui qui cherche à comprendre.

Condition sine qua non, il faut savoir regarder les lames dans tous leurs détails, les décortiquer, car il s’y cache plusieurs niveaux de lecture.

Chaque élément, chaque couleur a une importance, rien n’a été représenté au hasard, (DIA 2) d’autant que certaines anomalies sont évidentes, mais, précisément, vous interpellent afin de vous faire poser la bonne question…qui n’est en fait, qu’une indication supplémentaire, nous invitant à suivre une piste . Le Tarot utilisé ici est le plus connu, celui de Paul Marteau, qui a repris, en 1930, les traits presque à l’identique sur un Tarot dit de Besançon, daté de 1898. Il a remplacé les couleurs par d’autres très semblables à celles du jeu Camoin de 1880.

Je vous disais 7 jours, 7 phases, 7 étapes, 7 planètes(connues à l’époque), 7 chakras…. les lames majeurs du Tarot sont au nombre de 22, mais il n’y a que 21 lames de numérotées. Alors nous pouvons penser que ces 7 degrés, représentant le Grand Œuvre dans son accomplissement, se décomposent en 3 fois 7 dans les Tarots, encore que le 7 fois 3 ne soit pas inintéressant. Nous y reviendrons peut-être plus tard. Tableau numérique 3.

En attendant, si nous appliquons ce concept, nous nous rendons compte d’une chose fort curieuse, la réduction numérique est de 6, aussi bien verticalement, qu’horizontalement.
D’où l’exceptionnelle importance symbolique que l’on doit accorder au sceau de SALOMON, symbole de l’unité entre le microcosme et le macrocosme.

1 1+02+03 ? 6 6X7=42 soit 6
2 4+05+06 15 6
3 7+08+09 24 6
4 10+11+12 33 6
5 13+14+15 42 6
6 16+17+18 51 6
7 19+20+21 60 6
? 70 77 84
7 14 12
7 5 3 15 6 Soit 2 fois 3

(Il n’est d’ailleurs pas certain que la stricte chronologie de la réalisation de l’Art soit respectée, surtout lorsque l’on connaît, le malin plaisir que prenaient les initiés à faire passer leurs messages. Jamais d’enseignements délivrés totalement en clair. C’est une aide qui est apportée, rien de plus. La méthode est éducative, parfois ludique tel le beau corps, évoquant le corbeau ou encore vitriol, faisant miroiter que l’or y vit.)

La première phase de l’œuvre, répond à l’injonction suivante : PRENEZ LA TERRE MINERALE. Son nom est VITRIOLUM, lequel doit se décomposer en VITRI-OLEUM, qui est à dissocier de ses deux constituantes, en :

1)Humide radical, le mercure : la femelle minérale.
2)Le chaud igné, le soufre : le mâle minéral.

La construction géométrique est évidente, elle est basée sur des lois d’harmonie, il suffit d’en percevoir la trame, ce qui n’est pas sans rappeler quelque peu la Kabbale.

Mais voyons un peu ce que nous suggère chacune des 22 lames, constituant les arcanes majeures du Tarot de Marseille :

I Le° Bateleur: ( l’unique, le départ, la décision, l’engagement)

Première lame du Tarot, l’aspirant alchimiste se prépare à l’accomplissement de l’œuvre ; sur une table rectangulaire, dont seuls, 3 pieds sont visibles, des objets et un récipient avec couvercle qui contient ?, 2 dés, dont le total des faces visibles est 6, d’autres éléments apparemment nécessaires, mais difficilement identifiables.

L’attitude du personnage est curieuse dans sa main droite, l’équivalent d’une pièce d’or, située à la hauteur du 2ème chakra, le monde de l’affect, et dans la main gauche (celle qui reçoit) un tube orienté obliquement vers cette pièce d’or. Que capte l’autre extrémité ? Les énergies cosmiques, et probablement plus précisément celles de la lune et du soleil (les plus évidentes dans l’environnement immédiat).

L’objet de sa recherche est donc clairement indiquée.

Cette table dont on ne voit pas l’extrémité symbolise sans aucun doute possible : le travail entrepris, suggère aussi qu’il sera de longue haleine, et peut-être, n’en verra-t-il pas la fin, donc sans assurance de succès, le 4ème pied manquant renforce cette hypothèse, ainsi que l’horizon absent sur la droite de la lame (l’avenir). (un parallèle peut ici être fait avec les 3 piliers du Temple en F.°.M.°., où le 4ème pilier est manquant) Le 4 étant lui-même, le symbole du succès matériel, mais ce travail entrepris n’est il pas aussi autre chose qu’une victoire sur le monde matériel … qui, dans l’esprit alchimique, doit être dépassé.

On peut remarquer également dans l’attitude de ce jeune homme, aux cheveux bouclés dont les extrémités sont tintées d’or, qu’il a les deux pieds bien campés en terre, source de sa matière première, son regard est dirigé vers cette «matéria prima».

Entre les pieds, à l’horizon, un arbre en forme de pinceau, symbolisant quant à lui les énergies qui montent ou émanent de la terre.

C’est aussi une allusion et une invitation à semer pour récolter.

II LA ° PAPESSE : (le binaire, la féminité, la connaissance)

Symbole de féminité, Isis (pour les voiles en arrière plan), le personnage est entouré d’un manteau bleu (le spirituel) qui contient le rouge, la matière, l’énergie primale. La tête porte une tiare à 3 niveaux, et repose sur une étoffe blanche (signe de nécessaire pureté à l’accomplissement de l’œuvre) . La Papesse tient un livre ouvert, de couleur chair (livre de la vie, du savoir de la connaissance qui mène à la gnose). On retrouve le même axe oblique qui relie le chakra du cœur au livre, la connaissance n’est pas, manifestement, uniquement intellectuelle, le message apparaît ici comme évident.

Derrière l’impératrice, en noir sur fond blanc, des lignes verticales (à gauche de la carte) puis des lignes horizontales (à droite de la lame), elles symbolisent respectivement, les forces spirituelles et matérielles. On devine que ces tracés se rejoignent au niveau du livre pour former l’équerre, symbole de rectitude, soit d’exigence de la part du discipline, voire d’abnégation que demande l’entreprise d’un tel travail.

Le linge blanc qui couvre la tête se décompose en 5 triangles (L’Apprentissage et le Compagnonnage, passent par les 5 sens du néophyte), le nombre 5 est répété 2 fois dans le col de la papesse, ce qui ne peut plus être un hasard.

Quant aux lignes du livre 2 fois 8 soit 16 c’est à dire 7.( A un autre niveau, lorsque l’acquisition des connaissances est réalisée, alors et alors seulement, on pourra parler de Maîtrise).

La Papesse matérialise le savoir par ces nombres 3 5 et 7.ce qui n’est pas sans rappeler certains enseignements ( le total 15 soit 6 déjà abordé avec le sceau de Salomon)

III L’Impératrice: (le triangle, l’unité, la concrétisation, la réalisation)

Position statique: de concentration ou d’attente ? Voilà une bien curieuse impératrice… avec une pomme d’Adam, ce personnage aurait-il des caractéristiques androgynes ? Ou symbolise t-il la matière avec ses constituantes mâles et femelles, ses énergies yin et yang.( corps et esprit)

Le dossier de son siège ressemble à deux colonnes dont la masse semble brute, telle la matière sur laquelle l’alchimiste devra travailler et purifier.

Cette lame rappelle, synthétise et focalise les deux précédentes, les chakras 2 – 3 – 4 sont marqués, le 3 et le 4 sont reliés. Ce travaille demande donc une harmonie profonde entre la volonté, la persévérance et demande de sincères qualités de cœur.

L’axe oblique est ici rappelé par la position du sceptre.

Les lignes horizontales et verticales, une double couronne (association des énergies contraires mais complémentaires, comme le positif et le négatif, le yin le yang). Dans le pilier droit, de bas en haut, les nombres 2, mais 3 intervalles, une aile ?, 6 plumets, 7 lignes verticales, puis après le coude 5 que l’on retrouve également dans la touffe d’herbe jaune. La matière, lorsqu’elle est correctement travaillée se décompose en 3 éléments (soufre, mercure, sel ), ce qui est suggéré dans le globe du sceptre et rappelé dans les 3 branches de la croix qui la surmonte, nous ramenant au nombre des manipulations principales : 6. Il nous reste à remarquer la robe rouge reliée à la terre, prolongée par une tunique bleue, le matériel puis le spirituel, pour s’achever sur la tête par de l’or enserrant le rouge: la pierre philosophale.

Un aigle sur un écu dont les ailes sont orientées vers le haut, un appel vers les forces cosmiques, suggestion de l’envol ? La main droite, l’opérative est en contact avec l’aigle, objet et étape de sa quête.

Seconde arcane: FAITES LE FEU SECRET. On comprend bien, qu’il ne s’agit pas là d’un feu traditionnel. « Appliquez le feu qui putréfie, mais ne donne point de flamme visibles. »

IV L’Empereur: ( le carré, la matérialisation)

Cette lame est essentiellement régit par la verticalité, le sceptre, la position de l’empereur, de nombreuses lignes verticales, les ailes de l’aigle, ses pattes, la queue.

Le personnage peut symboliser l’officiant qui a mûri, il a fait un travail important sur lui, en effet, il est essentiellement habillé de bleu, seul subsiste sur ses épaules le poids de la matérialité (rouge), ses pieds sont blancs, le contact avec la matière ici la terre, se fait dans le respect et la pureté.

A noter la rigueur dont il doit faire preuve, la jambe droite, directrice, est pliée à l’équerre qui une fois de plus, marque la nécessité du respect des règles attenantes à l’ordre des opérations qui mènent à la réalisation de la pierre philosophale.

La couronne ressemble plus à un casque de pompier américain qu’à un attribut royal.(besoin de protection de la nuque, en correspondance avec le 5ème chakra ?). L’aigle et l’empereur regardent dans la même direction, vers le passé, l’origine, la mère. La main gauche tient la ceinture or, soulignant encore le 2ème chakra.

Peut-on voir une cornue dans cette étrange couronne, dont les dents (en forme de flammes) sont au nombre de 7, mais dont les 2 dernières sont soudées, rappelant une fois encore la voie resplendissante du soleil hermétique ouvert par 6 arcanes mais dépendant de 7 phases. Le nombre 5, est présent dans la queue de l’aigle et l’herbe qui se confond avec le tumulus couleur or promesse de réussite du magistère.

Le collier porté par l’empereur est curieux, mi-corde, mi-laurier séparés par un médaillon dont l’attache ressemble beaucoup à un point d’interrogation. Ce médaillon porte une pierre verte à la hauteur du 4è chakra (allusion à la table d’émeraude ?).

Par ailleurs, 6 couples de feuilles de laurier se terminant par un écusson.(répétition des dents de la couronne, l’embiguité des nombres 6/7 est toujours présente).

Des formes en évolutions, des volutes, le bord de couronne, les boucles de la barbe, derrière le fauteuil, les accoudoirs, le dessus de l’écu, suggèrent le mouvement en opposition avec l’attitude du personnage.

A noter également une disproportion très nette entre la taille des mains, la droite active est plus importante que la gauche, ce qui se retrouve par ailleurs dans les ailes de l’aigle. Le 6 et le 7 se retrouvent encore dans les plis de la tunique de l’empereur.(6 en haut, 7 en bas)

V Le° Pape : (le nombre de l’homme)

L’autorité spirituelle, l’habillement est pratiquement identique à celle de l’empereur, la différence réside dans des manches blanches, et une main gantée, le sceptre s’est transformé en une crosse surmontée d’une croix particulière. Les pieds ne sont pas visibles. Deux colonnes bleues, couronnées encadrent la tête, le nombre 3 est marqué par 3 personnages, 3 branches à la croix, 3 lignes horizontales dans le manteau rouge, 3 mains dégantées visibles.

Des 3 personnages, 2 seulement sont bien visibles et les têtes sont pratiquement identiques, le 3ème ne montre que le bras gauche (celui qui reçoit), la manche est jaune, toujours le même rappel. L’allusion est claire, de la réunion de 2 éléments, naît le 3ème.

Le chakra de la gorge est ici marqué, il correspond au verbe, à l’enseignement qui est dispensé. Le pape peut également représenter ici un maître qui dispense cet enseignement. De plus, il donne sa bénédiction de la main droite, de la gauche, il tient une croix à 3 transversales, terminées, aux extrémités, par une sphère ainsi que la partie supérieure du support verticale, le nombre 7, réapparaît donc, une fois encore, ici .

Le fond de la lame est blanc, des lignes verticales, horizontales et une oblique rappellent le besoin de bases claires et justes à l’établissement de cette recherche, le tout sur un fond blanc, soulignant le détachement par rapport au matériel.

VI L’Amorevx: (l’harmonie, l’union)

C’est la première lame où visiblement se fait une intervention extérieure, matérialisée par un angelot armé d’un arc et d’une flèche de couleur blanche, en superposition d’un astre rayonnant trois types d’énergie, jaune, rouge, bleue.

Un jeune homme se trouve entre deux femmes, l’une est d’âge mûr, détenant une autorité (chapeau sur la tête), elle a une main posée sur son épaule et elle semble capter son attention, l’autre, d’une jeunesse virginale, marquée par, d’une part un potentiel de spiritualité important, manteau bleu, et d’autre part, par des manches blanches. Une main orientée vers le cœur du jeune homme, l’autre bras semble tordu et la main indiquer son hara, la mère d’énergie…. Promesse, potentiel ?

Quant à l’amoureux, il est nus pieds, en contact étroit avec la terre, il se préserve cependant le 2ème chakra.

Le sol derrière le personnage central est parcouru de lignes d’énergie qu’il doit capter.

Le sentiment amoureux est lié à des notions de combustion, de feu or l’amoureux est écrit avec un v ce qui nous donne, avec le X final, le nombre 15 à l’envers : correspondant à la lame du diable, l’enfer, le feu, la deuxième étape de l’œuvre était marquée par l’injonction : Faites le feu secret.

La troisième arcane : SEPAREZ L’ESPRIT DU CORPS. « C’est le mercure philosophique q u’on obtient ainsi. C’est l’âme de la pierre qui contient les 4 éléments spagyriques où se trouve concentrée toute la vertu des astres minéraux. »

VII Le Chariot: (fin d’un cycle, début d’un nouveau)

Un char tiré par deux chevaux, nettement différents, voir opposés, jusque dans la direction prise. Le véhicule est couvert, 4 piliers (2 rouges, 2 bleus) ils supportent une tenture ouverte (par rapport au voile d’Isis), preuve que nous sommes à une étape importante du magistère, et qu’il va falloir choisir : quelle voie prendre, la sèche ou l’humide.

Cette dualité est renforcée par des figures humaines (une féminine, une masculine) sur chaque épaule, 2 pieds visibles à chaque cheval, 4 bâtons de roue à gauche, 2 à droite, total 6, en correspondance avec les opérations à accomplir, 4 touffes d’herbe marquées de vert, 4 ronds au niveau de la ceinture.

Les colonnes ressemblent étrangement au signe hiéroglyphique du verrou, qui a-t-il donc à ouvrir, si ce n’est la matière elle-même afin d’en extraire les composantes de base. S-M, Sa Majesté le roi est annoncée sur la face avant du chariot, mais Soufre et Mercure conviennent mieux à l’esprit alchimique, ou encore Secret et Maître.

Nous avons déjà vu que le grand œuvre reposait sur le soufre, le mercure et le sel, or, si nous prenons les initiales de chacun de ces 3 éléments, S M S, numérologiquement pour valeur, 1- 4- 1, un fois encore nous obtenons 6. Le hasard et la coïncidence quel bel art dans les mains du G.°.A.°.qui pourrait nous y faire croire Manifestement cette lame marque un tournant décisif dans la réalisation du processus à poursuivre.

Tous les regards sont axés sur l’origine, il ne faut donc pas perdre de vue cette matière première.

VIII La Justice: ( 2 fois 4)

L’attitude du personnage est très rond comme un récipient, le rouge est contenu par le bleu.
Une épée en main droite, une balance en main gauche, l’épée c’est l’action la décision, la balance la recherche d’un équilibre, autant sur un plan physique, que sur un plan psychique, d’une part, par rapport aux matériaux dont il faudra respecter les proportions (à noter que les plateaux sont inégaux, induisant la disproportion des rapports poids et volumes), et d’autre part, ne pas y perdre la raison.

L’ensemble de la lame est entourée de Jaune, l’or des philosophe est clairement le but de l’opération finale (du moins en tant que test de vérification expérimentale). Le jaune déborde même la couronne qui ceint un couvre chef bien étrange…allusion à un matériel alchimique particulier ?

Le dossier du siège est le plus structuré de tous ceux que nous avons vu jusqu’à présent, encouragement dans la progression des travaux entrepris.

L’adossement (ou les bases sur lesquelles l’officient travail) doit donc être parfait.

IX L’Hermite: (Pape et Empereur)

C’est l’isolement de la matière, orthographiquement, une induction d’hermétisme est suggéré dans cette lame, et ce n’est pas un hasard si « Hermite » a été écrit avec un H, la partie gauche est plus sombre (ombrée), un double mouvement apparaît :

D’une part le personnage, muni d’une lanterne (car il a besoin de lumière) s’oriente vers le passé, l’origine, ce peut être également une forme d’introspection, il a besoin d’un support le bâton, ce dernier symbolise le pouvoir naturel, un peu comme la baguette du sourcier, contrairement, par exemple à celui d’une épée.

D’autre part un bonnet rouge indique un sens opposé (le futur) et se termine par un pompon de couleur or, une fois de plus, la quête est clairement exprimée.

Au tiers de la lame et au centre, un signe curieux faisant penser à une lettre hébraïque inversée, marquant la frontière du bleu et du rouge.

Il semble que la lettre représentée puisse être vav de valeur 6, et ayant pour signification : transformable, nœud qui unit ou point qui sépare le néant et le créé. N’oublions pas que l’or est intérieur.

L’injonction qui correspondait à cette 3ème étape : Séparez l’esprit du corps.

La quatrième arcane correspond à : CONJOIGNEZ-LES. « Pulvérisez mais ne vitrifiez point. Cela se fait sans toucher au vase et par les degrés du feu externe. »

X La° Roue° De° FOortune:

(10 marqué par un X, ce qui correspond à la technique de traçage du point en géométrie, exemple : le centre d’un cercle.)

Une fois encore, nous voici avec une roue bien curieuse, mais les représentations imagées du TAROT DE MARSEILLE nous y ont maintenant habitués. En effet comment une telle roue peut-elle fonctionner ? L’axe central ne repose que sur un des montant du chevalet, un de ces montant n’est d’ailleurs que partiellement présent. Le chevalet repose sur un terrain étrange parcouru de lignes de force matérialisées par des tracés ondulants. La poignée de la manivelle n’est pas à angle droit, ce qui serait, quand même plus pratique, si l’on voulait s’en servir.

3 formes animales, difficilement identifiables ornent cette roue, un animal est dans une position ascendante, l’autre à l’opposé de ce dernier, quant au 3ème, il trône au sommet de la roue, position bien peu confortable, dès que l’on envisage de la faire tourner, ce qui n’est pas sans rappeler la citation latine : « Sic transit gloria mundi ».

Voici une bien curieuse représentation marquée des nombres 2-3-6, et où la verticale, la perpendiculaire et l’horizontale sont sérieusement mis en valeur, avec toute l’ambiguïté d’un fonctionnement non mécanique traditionnel…

Cette lame est pratiquement à la mi-chemin, au centre, de la démarche alchimique, nous sommes donc devant une étape d’importance où tout peut basculer, elle nous suggère le mouvement, le temps les énergies et souligne la difficulté de rester en équilibre, de maîtriser l’action de l’œuvre entreprise.

Les couleurs utilisées, pour habiller ces personnages anthropomorphiques, n’est pas anodine, je vous laisse maintenant extrapoler leur signification. Le fait qu’ils puissent faire penser à des singes n’est pas gratuit, l’alchimiste ne cherche t-il pas à percer le secret de la création en singeant le Créateur lui-même ? S’il ne se borne qu’à cela, l’échec est assuré.

XI La Force

( à valeur de 2 mais à une octave supérieure)

Cette lame inspire et requière la maîtrise absolue, elle n’est pas sans prévenir d’un danger, il n’est pas donné à tout le monde de tenir ouverte la gueule d’un lion, le roi des animaux qui ramène à la notion de couronnement c’est à dire de succès, dans l’entreprise. Il est bien évidemment de couleur jaune.

Non seulement cette lame possède les qualités et le potentiel de la papesse, mais en plus, elle en a la totale maîtrise.

Il est à noter une chose curieuse, comme si la tête du personnage avait été rapportée.

Le fait de ne pas assumer cette maîtrise pourrait-il faire perdre la tête au chercheur ?

D’autant qu’au-dessus de cette dernière nous trouvons le symbole de l’infini, encore une bien étrange coiffure, qui ne paraît pas réellement posée sur la tête de la dame, mais semble plutôt planer à la hauteur du front.

La main droite se distingue de la gauche par une manche de poignet plus importante. (Toujours la main opérative). On remarquera que les chakras 2-3 et 4 sont connectés et reliés entre eux.

Il n’y a aucun décors, le fond est blanc, seul un curieux pied semble ne reposer sur rien, un rappel à l’état de pureté est donc ici rappelé.

Cette lame est une invitation à la maîtrise de l’impalpable, du subtil par d’une part, le symbole de l’infini, en haut et les pieds qui ne touchent aucun sol, en bas.

XII Le° PEendu :

( Soit le nombre 3 qui rappel l’impératrice, cette lame est statique, le personnage est suspendu, elle est aussi l’addition qualitative du X la roue et du II la papesse)

Le Tarot n’en finissant pas de nous surprendre, voici un pendu… par les pieds, si vous retournez cette lame, vous avez plutôt l’impression d’avoir à faire à un danseur figé… Chose encore plus curieuse, les arbres paraissent eux aussi inversés.

Cette lame donne l’impression d’un enfermement, par le cadre ainsi défini.

La corde qui est sensée tenir le corps n’est en fait reliée à rien.

Encore une jambe à l’équerre, et des mains non visibles comme attachées dans le dos, en fait ce pendu est en position d’attente et paraît, assez décontracté, malgré une position plutôt inconfortable. Se pourrait-il que, durant cette phase du magistère, seule l’attente et la patience prévalent ?

Au niveau des nombres, 6 branches coupées à droites comme 6 autres à Gauche.

6 boutons sur le buste, 3 sur la partie basse du vêtement, total 9, nous sommes à la fin d’une étape importante.

Deux poches en forme de croissant de lune. Attente d’un cycle lunaire ? Soit 28 jours.
Cette lame illustre également cette vieille assertion « Tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut ».

Dans la tête des arbres, discrètement le nombre 4 est signifié de part et d’autre, cette 4ème phase appelait l’injonction : CONJOIGNEZ LES

La cinquième arcane ouvre sur : CUISEZ. « Le soufre Solaire a bien teinture rouge, cependant il ne teint point. L’or vif doit donc être mué en Elixir pour acquérir la vertu transmutative. »

XIII L’Arcane Sans Nom :

(le nombre 4 la matière)

Tout d’abord, cette lame qui symbolise la mort ne porte pas de nom, l’intention est donc de suggérer que ce n’est qu’une apparence, pour correspondre à : mourir pour mieux renaître, encore une invitation au lâcher prise.

C’est la première fois que le noir est utilisé aussi abondamment dans une lame, l’alchimie nous parle de l’œuvre au noir et de putréfaction. Cette terre noire contient un élément mâle et un élément femelle, chaque coin inférieur de la lame l’indique sans équivoque.

La lame de la faux est rouge et fait penser à une grande flamme dynamique.

Le mouvement est orienté à gauche, preuve de continuité, c’est une maturation qui se poursuit dans le temps.

Le personnage représentant la mort se veut être un squelette, cependant, sa facture est étrange, il paraît être habillé tout en laissant percevoir la structure osseuse, elle-même originale, la colonne vertébrale rappelle plus des feuilles de lauriers qu’un empilement de vertèbres, le bassin est plus proche d’un drapé que de sa véritable structure, la tête elle-même est composée d’une sorte de croissant de lune, 4 dents apparaissent nettement marquées, la lune n’a-elle pas 4 phases ? Le nombre 4 est souligné , à plusieurs reprises dans cette lame.

Les pièces détachées (main, pieds, os) qui jonchent le sol, évoquent le morcellement : désunir pour mieux réunir.

XIV Tempérance :

(le nombre 5 est celui du mouvement de l’action, c’est le nombre de l’homme)

Le personnage est angélique, il transvase des fluides d’un pot à l’autre, le mouvement se fait en hauteur, il appartient au subtil. C’est également ainsi que l’on pourrait représenter une action de purification, d’affinage, voire de distillation.

Le personnage est habillé de bleu et de rouge, dans un axe vertical, la partie spirituelle domine.

La lame indique une manipulation à pratiquer, faut-il une patience d’ange pour y parvenir ?
Au sommet de la tête une fleure rouge calquée structurellement sur le pentalpha : l’objet de la recherche.

Les chakras 4 et 5 sont associés, cœur et prières, d’où recueillement et invocations qu’il faudra obligatoirement respecter et appliquer.

La ceinture est d’or, elle est composée de 9 lames indépendantes, la 10ème et la 11ème sont unies à la ceinture.

Cette lame a sa résonance avec l’étoile, dans les attitudes et objets, mais les différences marquent une autre technique de manipulation.

Du dé-mon au mon-de …

XV Le° Diable :

(le nombre 6 sous un aspect négatif) SOLVE COAGULA

Personnage androgyne ( sexe masculin, mais poitrine marquée), avec des attributs animal (griffes, cornes, ailes de chauve-souris), deux diablotins de sexes différents, nus donc dépouillés, à l’état le plus pur possible, sont liés (ou reliés) au même brûlot rouge, représentant le feu qui d’une certaine façon les unit et les réunit, ils sont cependant coiffés de rouge. Leurs pieds sont à demi noyés dans la terre noire à laquelle ils appartiennent, et (ou) de laquelle ils sont issus, pour y retourner un jour…

Le brasier repose sur la terre noire de l’arcane sans nom, les personnages en font partie, le feu doit donc exister pour poursuivre l’œuvre. Les éléments constitutifs de la matière (nos 2 diablotins) sont coiffés de rouge, la pierre philosophale (du moins potentiellement), le diable, le maître de cette lame est coiffé d’or, résultat de la transmutation sous son aspect physique. Le fait que cet or soit porté par le diable, indique que l’or ne doit pas être utilisé à des fins bassement matérielles, d’ailleurs l’épée en main gauche (symbole de pouvoir) est démunie de garde, la mise en garde, si l’on peut dire, est nous semble t-il, une fois encore très claire. Pour rappel, l’injonction de cette 5ème phase était : CUISEZ.

La sixième arcane vous invite à : IMBIBEZ. « Ce vieillard Saturnien est un grand roi. Il vous montre comment le plomb minéral, décomposé puis recombiné, devient or transmutatif. » »

XVI LAa° Maison° Dieu:

(le nombre 7, la limite de la matière)

Une tour décapitée par un feu empanaché à caractère Divin. Il émane de la partie supérieure droite de la lame « Le père céleste ». Deux personnages en tombent, accompagnés dans leur chute par de gros confettis bleus, rouges et blancs, soit les trois états de la matière, souligné par 3 ouvertures sur la tour. C’est ici l’échec de l’entreprise si le feu n’a pas su être adapté à l’opération en cours, ou si, tout simplement la sincérité du cherchant a été prise en défaut.

Les apprentis alchimistes sont renvoyés a la terre, en quelque sorte, à leur point de départ.
Dans la désignation de la lame Dieu est écrit avec un V, ce qui n’est pas sans nous interpeller et nous ramener à la lame 5, c’est à dire au Maître bien veillant qui a délivré son enseignement ou ses conseils qui manifestement ont été mal suivis, mal compris ou encore mal employés.

13 Pastilles rouges ( 13 la fin, 4 la matière)
13 Pastilles blanches (Idem)
11 Pastilles bleues 2 la dualité.
Soit au total 37 c’est à dire, 3 + 7 ( soit 10, le retour à l’unité).

XVII L’Etoile :

(le nombre 8, soit 2 fois 4, la matière à une octave supérieure)

Le personnage est nu, preuve d’un dépouillement certain, correspondant à une démarche volontaire d’évolution par la connaissance, la gnose, un genou en terre, en signe d’humilité.
Il est encore question d’affinage, de purification, mais cette fois un rapport direct est fait avec l’eau, les deux récipients sont identiques, de couleur rouge, c’est la même opération, nous approchons du but final, les astres sont avec nous, les énergies cosmiques sont présentes, à l’horizon, du côté gauche de la lame, un arbre sur lequel se tient un oiseau noir, allusion au corbeau ou beau corps qui deviendra pierre de projection, réalisant la transmutation, preuve indubitable de la réussite de l’entreprise.

7 étoiles dans le ciel encadrent une étoile double dont le fond est rouge et la face or, l’allusion à l’or qui naît de la pierre est, une fois de plus, clairement montrée, les 7 étoiles en sont les phases de travail, nécessaires et suffisantes à l’accomplissement de l’œuvre.

XVIII La° Lune:

(le nombre se réduit à 9, elle est l’élément féminin, la mère, l’inspiratrice, elle correspond à l’argent)

La lame de la lune, celle qui influence l’homme, elle régit les fluides et les humeurs, elle peut avoir une vocation d’inspiratrice bénéfique ou maléfique suivant l’orientation mentale de celui qui la reçoit. Elle est liée à la mère et à l’eau.

Dans cette lame elle montre un visage bienveillant tourné vers le passé, son rayonnement est de 3 couleurs, bleu, rouge et blanc, cependant autour d’elle des gouttelettes de condensation, or, rouge et bleue, curieusement orientées vers elle, force d’attraction ? Allusion à la rosée printanière ?

Une pièce d’eau bleue renferme un crustacé énorme (monstre de la nuit, allusion au signe du cancer et par déduction aux mois de juin et juillet période favorable pour la réalisation de l’œuvre ?).

A l’arrière plan, deux tours, sous la lune deux chiens qui hurlent.

C’est aussi le dernier avertissement d’un danger : « le coup de lune », mais aussi également que le magistère, sans elle, ne peut être réalisé.

La 6ème injonction correspondait à : IMBIBEZ.

Le septième point vous enjoint à : MULTILIEZ

XVIIII Le° Soleil :

(10 soit 1 un nouveau départ, symbole du père, de l’or – après l’argent, quoi de plus normal – )

Un soleil rayonnant inonde de ses énergies, matérialisées par des gouttes, deux jeunes enfants très semblables, pratiquement des siamois, reliés par le plexus solaire, curieusement ils sont tous les deux marqués par une double ligne autour du cou, comme s’il ne s’agissait pas réellement d’enfants, mais plutôt, le produit unique d’une naissance (réalisation de l’œuvre, thème souvent rencontré dans la littérature alchimique avec le couple royal).

Le soleil paraît ici dispenser 4 types d’énergies (en connexion avec les 4 éléments), différenciées à travers la teinte des gouttes nourricières ou fécondantes. A travers son rayonnement, toutes les couleurs (5 ) émettent sous formes de flammes ou de glaives, à noter que seuls, ceux de couleur or ont une émission rectiligne, elles sont au nombre de 4 en infériorité numérique par rapport au rouge (origine de la réalisation alchimique).Mais supérieures dans les gouttes 3 contre 2.

Est-ce une allusion à la poudre de projection qui transmute le vil métal en or ?

Il est cependant à noter ici que dans les lames originelles, les radiations solaires étaient uniquement basées sur l’or et le rouge. Le rayonnement or rappelant d’ailleurs étrangement l’épée flamboyante du V.°.M.°.

XX Le° Jugement:

(le nombre 2, relié à la papesse, à la force, 2+2+2=6)

Une entité angélique sonne de la trompette, c’est l’heure du bilan de la réussite ou de l’échec, les influences sont encore présentes, le rayonnement est uniquement jaune et rouge, à parts égales 10 – 10.( rappel du binaire, de l’épais et du subtil)
En bas de la lame, 3 personnages dont deux nettement visibles, un homme et une femme dans une attitude de recueillement, qu’attendent-ils ? ( comme pourrait-être l’attitude de celui qui attend le résultat de ses travaux, échec ou réussite).

Le 3ème est de dos et non identifiable, il se trouve dans une cuve rappelant les moules à lingot.

La vérité est dévoilée, l’œuvre est réalisée, il subsiste cependant un sentiment d’attente, la méditation ou la prière appellent à rendre hommage au créateur….humilité toujours.

XXI Le° Monde:

(a ici une valeur de 3 la réalisation, la transmutation de l’impératrice s’est réalisée en passant par le 12 le pendu, l’attente)

C’est la seule lame ou le graphisme dans sa partie supérieure sort du cadre (avec la Papesse), les limites du normal ont été repoussées . L’ensemble est une synthèse de l’œuvre spagyrique, par les couleurs, les personnages, les nombres évoqués.

Les 4 évangélistes sont présents en résonance avec les 4 éléments, à travers les évangélistes ont retrouve différentes allusions aux lames que nous venons d’étudier.(3 avec auréoles 1 sans, le parallèle peut être fait avec nos 3 piliers présents et le 4ème manquant).
Je vous en laisse faire les rapprochements par vous-même.

La partie centrale, ovalisée, une couronne de laurier signifiant réussite victoire. Elle rappelle les trois principales couleurs qui nous ont accompagnées tout au long de cette étude, bleu, rouge, jaune, ces teintes sont répétées 2 fois, ce qui nous ramène aux phases de l’œuvre.

Une femme nue, mais discrètement voilée de couleur chair, se tient au centre de la 21ème lame, un pied repose sur une surface d’or, qu’elle a donc dépassée et maîtrisée pour se transmuter elle-même, véritable objet, en vérité, de cette difficile quête qui passait par la maîtrise de la matière. La nudité évoque la naissance, voire la renaissance, véritable transmutation.

Ce qui d’ailleurs n’est pas sans rappeler l’initiation.

La boucle est bouclée par l’objet qu’elle tient, verticalement, dans la mais gauche.

La verticale indique que le contact est, à présent, établi entre le monde matériel et celui du spirituel.

La teinte employée pour ce personnage central est identique pour les objets qui s’y rapportent, c’est l’unité avec le tout, en fait, elle ne fait plus qu’un avec l’univers.

S’agirait-il d’une nouvelle religion?

Un atelier a accepté de dévoiler un travail sur le thème :
S’agirait-il d’une nouvelle religion ?
Ce travail a été fait dans le cadre d’une commission préparatoire au convent 2013

La phrase du rituel — «S’agirait-il d’une nouvelle religion» ?

Divers aspects peuvent être abordés.
– Les convergences entre notre rite et les religions d’occident
– Les divergences entre notre rite et ces mêmes religions
– La réponse du rituel – Vénérable Maître, ce mot même de religion vient du latin « religio », signifiant intégrité, devoir, conscience. Telle doit être la religion du Maçon.

Préalable

S’agissant de problèmes métaphysiques, les tentatives de réponses aux différents items de la question A ne peuvent être soumises au Convent que précédées d’une prudente escorte de réserves.

Il était à prévoir que les différentes entrées donneraient lieu à des échanges assez vifs, selon les options philosophiques et les convictions de chacun des FF..

Aussi éloigné de l’exégèse que de la critique historique, le présent travail est le fruit des cogitations des FF. du triangle TAT, fils d’Hermès Trismégiste, réunis en comité; ces cogitations ayant été débattues en Loge au cours de plusieurs Tenues au Grade d’Apprenti, avant d’être burinées pour le Convent.

Le résultat est donc bien loin des critères académiques, et aucune ambition méthodologique n’a présidé à son élaboration. Ce travail n’a d’autre ambition que le désir de répondre simplement à la question liminaire et à ses subdivisions.

1. S’agirait-il d’une nouvelle religion?

La réponse à cette question doit être nuancée. Sur le plan anthropologique, une religion se distingue par un certain nombre de caractéristiques, qu’il serait peut-être trop long de détailler ici. Mais dire [qu’une religion] est un ensemble de croyances et de pratiques cultuelles qui articulent le rapport d’un groupe humain avec le sacré est insuffisant. Selon cette définition, certains groupements maçonniques pourraient être assimilés à une religion, ce que récusent la plus part des FF.MM.

Notre obédience se définissant par son rite (RAPMM), la question nous invite à penser d’emblée la F.M. comme un ensemble de FF:. réunis dans l’égrégore et croyant au noumène, à la réalité intelligible et à l’idée de Souverain Architecte Des Mondes. C’est d’ailleurs sous cette invocation qu’est placé l’Ordre International du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.

A l’origine de la maçonnerie spéculative organisée, cet impératif catégorique était confirmé par La Constitution d’Anderson, dont la première rédaction date de 1721. Il y est précisé qu’ maçon ne sera jamais un athée stupide, ni un libertin irréligieux. On ne saurait être plus clair.
Les religions s’opposent souvent les unes aux autres en termes d’exclusion réciproque, ce qui ne devrait pas être le cas de la maçonnerie en général, celle-ci se réclamant avant tout de la tolérance. En revanche, peut-on dire que la maçonnerie relève des nouvelles religiosités ? D’une certaine manière, oui, mais là encore, il faut nuancer. Notre obédience est certainement plus proche de l’hermétisme et de la gnose alexandrine que des divers mouvements new age. Le syntagme de nouvelle religiosité est apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle, au moment où les philosophes allemands, comme Schopenhauer1, attiraient l’attention sur les religions orientales. Cette période est aussi, dans la descendance de l’Illuminisme ; c’est celle de l’éclosion de divers mouvements qui se partagent entre religieux et spiritualistes. Pour les premiers, on peut citer les religionnaires Mormons, Adventistes, Témoins de Jéhovah, Darbystes, etc. ; mais parmi les seconds, on trouvera bon nombre d’organisations paramaçonniques : l’Ordre martiniste, fondé en 1886, l’Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix, la Société Théosophique d’Helena Blavatsky, la Golden Dawn, etc.

Dans ce maelstrom idéologique, comment situer la Franc-maçonnerie ? On ne peut nier les rapports de filiations, d’essaimages, de buissonnement, de résurgences entre les religions d’occident et la franc-maçonnerie. Les emprunts des rituels de la maçonnerie à l’Ancien Testament (entre autres) sont nombreux. Mais on notera que dans le Tanakh2, le mot de religion n’existe pas….

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A Consciência

Extrait d’une allocution (2013) prononcée par la plus haute autorité du rite

«…….C’est sur ce dernier devoir, la conscience, que je voudrais vous livrer mes réflexions et mes recommandations.

Je souhaite partager avec vous une préoccupation majeure, me semble-t-il, pour un Ordre spiritualiste et déiste tel que le nôtre, celle du devenir de notre planète. Notre Ordre et ses membres ne sauraient faire abstraction de la réalité de notre monde contemporain, tant il est vrai que la matière est le terrain de prédilection où doit se pratiquer la spiritualité.

Actuellement, notre planète entière vit une véritable crise existentielle. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer l’actualité mondiale et tous les problèmes auxquels l’humanité est confrontée, que ce soit sur le plan familial, social, économique ou politique. Cette crise se ressent autant sur le plan collectif que sur le plan individuel.

La crise que nous affrontons à l’heure actuelle est une crise spirituelle, une crise de conscience. Elle renvoie à des interrogations universelles : qu’est-ce qui rend l’être humain heureux ? Qu’est-ce qui peut être considéré comme un progrès véritable ? Quelles sont les conditions d’une vie sociale heureuse.

En 1957, une étude réalisée aux États-Unis demandait aux gens s’ils étaient heureux de ce qu’ils avaient dans la vie. 30% de la population américaine déclarait que oui. La même étude a été refaite en 1992. Entre-temps, le nombre de voitures et l’espace des maisons avait doublé, le nombre de chaînes de télévision était multiplié par vingt, on était passé du noir et blanc à la couleur, la nourriture était beaucoup plus variée et abondante, ainsi que tout ce qui pouvait favoriser le bonheur.

Il s’avéra que le pourcentage de personnes heureuses était exactement le même. Cela nous montre deux choses : d’abord, ce que nous ressentons à l’intérieur ne dépend pas de ce que nous avons à l’extérieur. Ensuite, si nous avons appris aux gens comment changer le monde, nous ne leur avons rien appris des changements spirituels. Je crois que le défi de l’époque actuelle est cette évolution intérieure.

Depuis la révolution industrielle, et bien davantage encore depuis les années ’60, nous vivons dans une civilisation qui fait de la consommation le moteur du progrès. Moteur non seulement économique, mais aussi idéologique : le progrès, c’est posséder plus. Omniprésente dans nos vies, la publicité ne fait que décliner cette croyance sous toutes ses formes.

Peut-on être heureux sans avoir la voiture dernier cri ? Le dernier modèle de tablette ou de téléphone portable ? Une télévision et un ordinateur dans chaque pièce ? Cette idéologie n’est pour ainsi dire presque jamais remise en cause : tant que c’est possible, pourquoi pas ? Et la plupart des individus à travers la planète lorgnent vers ce modèle occidental qui fait de la possession, de l’accumulation et du changement permanent des biens matériels le sens ultime de l’existence.

Lorsque ce modèle se grippe, que le système déraille ; lorsqu’il apparaît qu’on ne pourra pas continuer à consommer indéfiniment à ce rythme effréné, que les ressources de la planète sont limitées et qu’il devient urgent de partager ; quand il apparaît que cette logique est non seulement réversible, mais qu’elle produit des effets négatifs à court et à long terme, on peut enfin se poser les bonnes questions.

La crise peut et se doit d’avoir un impact positif. Elle peut nous aider à refonder notre civilisation, devenue pour la première fois planétaire, sur d’autres critères que l’argent et la consommation. Nous sommes sans doute toujours dans une évolution très rapide extérieurement, mais je crois que le vrai changement est le changement de notre propre conscience, notre propre éveil personnel. C’est ce qui nous est demandé… Il ne nous est pas demandé de faire ce travail intérieur pour produire un futur différent. Le travail intérieur a une valeur intrinsèque, quel que soit l’avenir. NOUS devons changer. C’est le travail le plus gratifiant, parce que lorsque nous commençons à lâcher nos vieux attachements, ceux qui nous bloquent, lentement nous commençons à découvrir qu’une source plus profonde de paix, de joie et d’amour est en nous. Et pour moi c’est le vrai but de la vie : faire ce travail sur nous-mêmes, afin que chacun d’entre nous puisse devenir ce qu’il est vraiment, en s’ouvrant à ce potentiel que nous avons profondément en nous…

Dans le monde de la conscience humaine, tout est lié. Et n’est-ce pas en faisant appel au spirituel que l’on pourra résoudre une grande partie des problèmes qui se posent à nos sociétés modernes ? C’est donc pour les générations futures que nous devons œuvrer et poser les bases d’un monde plus altruiste et, par conséquent, plus fraternel.

Le détachement intérieur et l’ouverture au divin

Il nous suffit de relâcher peu à peu notre adhésion à la transe culturelle qui nous maintient dans une illusoire sécurité, pour accepter enfin le risque de découvrir l’univers d’un œil différent et ainsi changer totalement notre perception sur tout ce qui nous entoure et surtout sur nous-mêmes. Ce lâcher-prise, si l’on s’y abandonne de tout notre cœur, nous ouvrira la porte sur un univers merveilleux où nous vivrons des instants véritablement divins.

La pratique du détachement, surtout le détachement du fruit de nos actions, et la découverte du Soi profond que de telles expériences nous amènent à faire, nous mettent alors sûrement sur la Voie royale menant à l’illumination de l’être. Ainsi libéré du fardeau de tout ce qui le retenait dans le monde phénoménal de la matière, notre esprit peut alors se tourner vers le véritable service, rire sereinement grâce à tous les petits bonheurs que la vie apporte et resplendir d’un amour inconditionnel et communicatif pour tous les êtres qui habitent l’univers où nous avons la joie de vivre.

Ce tableau idyllique ne doit cependant pas nous faire oublier où nous en sommes. Le chemin à parcourir est long. Une des meilleures façons de mettre à l’épreuve notre nouvelle conscience spirituelle naissante et de renforcer notre capacité d’harmonisation avec notre lumière intérieure, consiste à appliquer dans nos relations avec nos proches la compréhension plus large de la vie que nous découvrons.

Obtenir l’aide du maître intérieur

J’aimerais partager avec vous quelques réflexions sur le cheminement spirituel que chacun peut suivre pour parvenir à une plus grande conscience. Une des choses les plus importantes à réaliser est que nous disposons tous constamment d’un allié puissant et parfaitement ajusté à notre niveau de conscience pour nous guider dans chacune des étapes de l’éveil intérieur. C’est ce que j’appelle le « maître intérieur ». Il ne s’agit pas d’une entité extérieure qui nous dit quoi faire de notre vie ou d’un ange gardien cherchant à nous protéger de nos erreurs, mais bien d’un aspect de notre propre conscience directement lié à notre âme, qui forme elle-même un tout indissociable avec l’Âme Universelle.

Ce guide silencieux, généralement associé à l’intuition, est d’un immense secours pour nous aider à élucider toute question ou apporter tout éclaircissement nécessaire à notre avancement spirituel. Grâce à lui, nous sommes en contact permanent avec le divin en nous et autour de nous.

Mais pour arriver à entendre sa petite voix calme et douce, il va de soi qu’il est nécessaire d’apaiser le perpétuel bavardage du mental et de se discipliner à centrer notre esprit au cœur, de l’instant présent, pour sentir de toutes nos fibres intuitives le flot divin de messages et d’enseignements émanant du « Veilleur Silencieux », notre guide intérieur dans le voyage de l’incarnation terrestre.

Cependant plusieurs obstacles intérieurs, nés de conditionnements d’ordre mental et psychologique, filtrent constamment l’information et faussent notre perception de ce qui nous entoure, tout en nous cachant notre propre Vérité profonde. Là réside le défi de l’incarnation en ce monde où l’illusion règne en maîtresse absolue dans toutes les facettes du grand théâtre de la vie. D’où la nécessité d’adopter une discipline personnelle aux plans spirituel, mental et matériel.

La discipline spirituelle consiste d’abord à chercher et trouver notre voie, celle qui nous convienne le mieux pour le moment, selon l’étape où nous en sommes rendus dans notre éveil intérieur et notre réalisation spirituelle.

Puis, il faut persévérer, car le but semble toujours éluder tous nos efforts. Et justement, il ne faut pas se forcer mais plutôt apprendre à s’abandonner, cesser de vouloir tout contrôler, faire confiance à ce que notre intuition nous suggère, et suivre le sentier suscitant le moins de résistance en cessant de nous opposer à ce que la Vie cherche à nous enseigner.

La discipline mentale est celle qui résulte du travail de purification de tout ce qui est faux, illusoire et inculqué par la culture ambiante ou perpétué par la routine des habitudes acquises. Il nous faut retourner sans cesse et toujours à l’essentiel, fuir les conclusions faciles et faussement sécurisantes, et ne pas hésiter à aller au fond des choses même si cela peut amener un certain inconfort intérieur. Confions-nous sans hésiter à l’âme, à cet être de Lumière qui patiemment attend son heure de gloire en chacun nous.

Enfin, la discipline matérielle a pour objectif de viser à atteindre le juste milieu entre la satisfaction de nos besoins matériels essentiels et celle de tous les besoins artificiels que la société de consommation ne cesse de nous créer. Pour y parvenir, beaucoup ont choisi de tendre vers la simplicité volontaire afin de pouvoir consacrer leur temps et leur attention à ce qui est vraiment primordial, c’est-à-dire à l’évolution intérieure et l’aspiration innée à revenir vers la Source de toute Vie d’où nous sommes issus – comme tout l’univers du reste. Mais avant tout, il importe de se rappeler que nous sommes libres, à chaque instant, de vouloir la transformation, de tomber les masques, d’ouvrir le cœur aux inspirations spontanées du maître divin qui réside en nous et de nous libérer du carcan de l’ego et de la prison des idées reçues.

À ce niveau, le contrôle des pensées est remis au maître intérieur qui sait très bien ce qui est nécessaire pour nous à ce point de notre cheminement spirituel. Nous pouvons aussi choisir d’utiliser ces instants de communion avec les forces de Vie pour émettre des pensées de Paix, d’Amour et d’Harmonie ou même transférer à distance des énergies curatrices à l’intention de personnes précises, ou encore pour alimenter l’égrégore collectif des forces positives et surtout pour focaliser une volonté de Paix autour de situations conflictuelles en différents points du globe.
Bref, nous nous donnons chaque fois un peu plus l’occasion de mieux connaître et ressentir le niveau de lucidité consciente, de bien-être et de paix intérieure qui est associé avec l’éveil de la conscience de l’esprit de Lumière que nous sommes tous en réalité.

Avec l’éveil intérieur à cette réalité immanente grandira également le désir de servir, de donner et partager afin de contribuer d’une façon ou d’une autre à l’essor de cette conscience divine dans le monde où nous vivons. Cette aspiration à servir sera d’autant plus forte si l’on ressent l’appel intérieur à cheminer vers une Lumière toujours plus grande. Car le service, le don de soi et le partage de sa lumière intérieure avec autrui sont les canaux privilégiés d’expression de la conscience divine dans le monde.

Par conséquent, plus nous accepterons de servir de manière désintéressée et spontanée, plus nous nous donnerons alors à nous-mêmes la possibilité de stimuler notre propre épanouissement spirituel. Autrement dit, si notre éveil spirituel ne se traduit pas en actions concrètes positives et désintéressées, la source de notre Lumière intérieure pourrait se tarir et la paix intérieure nous quitter jusqu’à ce que nous comprenions une fois de plus que l’on ne reçoit que dans la mesure où l’on donne.
Rien ne sert donc de se gaver le cerveau de grandes théories spirituelles si nous n’avons pas l’intention d’utiliser ces connaissances à quelques fins utiles dans le grand projet collectif de l’évolution des âmes.

Finalement, la plus grande et la plus puissante force qui nous soit donnée pour faciliter et accélérer l’éveil est sans contredit l’Amour. Bien sûr, c’est d’Amour inconditionnel et universel dont il s’agit. Mais ici les mots sont inutiles puisqu’il faut s’ouvrir à cette énergie pour la connaître. Il n’y a pas d’autre moyen. Un potentiel infini d’Amour sommeille en chacun à travers le lien qui nous unit à l’être divin en nous. Chercher à posséder ou à contrôler cet Amour est la plus vaine des entreprises. Il afflue à son gré, le temps d’un éternel instant magique, en un torrent puissant, ou telle une douce caresse, pour insuffler Vie, confiance, sérénité, et pour nous guider avec une douceur ineffable dans le droit chemin afin d’accomplir la bonne action, trouver les paroles qui inspirent ou former la juste pensée……»

Une pleine confiance à la voix de notre conscience

Extrait d’une allocution du GMM de notre Ordre, prononcée en octobre 2012 à l’Orient de Nantes.
« Lorsqu’il est question d’une mutation, d’un changement profond, d’une transformation globale des consciences, nous avons l’impression qu’il s’agit là d’un bouleversement dont les conséquences peuvent échapper à notre contrôle et nous demeurons sur la réserve devant cette inconnue. Ce réflexe de prudence est en soi naturel et compréhensible. Mais est-il vraiment sage en cette époque-charnière de l’histoire humaine de faire semblant d’ignorer le monde en ébullition qui nous entoure ?

Lorsque l’on permet à sa conscience de considérer les faits cruels s’offrant brutalement à nous à travers le verre déformant des médias « d’information », un sentiment d’urgence et de crise se fait alors jour en nous. Peut-on se payer le luxe de demeurer indifférents, froids et insensibles devant le carrousel des famines, guerres et violences quotidiennes de notre civilisation tourmentée ?

Si on a la chance d’habiter un des havres de Paix et de tranquillité de ce monde, on pourra toujours invoquer l’excuse que tout ceci ne nous concerne pas, que ce n’est pas notre problème et qu’on a déjà assez à faire pour « gagner » sa vie et s’occuper à chercher le bonheur.

Pourtant, cette impression d’être en sécurité et de pouvoir vaquer en toute quiétude à ses affaires est une illusion, une tragique Illusion. Au fond de nous, « quelque chose » le sait très bien que ça ne tourne pas rond. On n’a pas la conscience tranquille… On s’efforce bien de détourner les yeux, de se dire que l’on n’est pas responsable de la situation, que d’autres, la police, le gouvernement, les Nations unies, les organisations humanitaires, pacifistes ou écologistes s’en occupent et que ça va s’arranger.

Et l’on oublie tout cela ; on met ça bien au fond sur une tablette obscure de nos souvenirs indésirables et l’on prend du bon temps, on s’amuse, on rit, on travaille. Bien sûr, on est tristes aussi parfois ; on a des soucis, des difficultés personnelles qui peuvent même nous amener jusqu’à la dépression nerveuse et tout s’embrouille alors en nous. C’est dans ces moments qu’émerge parfois ce mal de solitude et d’angoisse qui nous ronge insidieusement derrière le masque d’insouciance et les sourires que nous affichons habituellement.

Mais qu’y a-t-il donc dans la nature humaine de si perverti, de si déformé pour que nous soyons dans un tel état ? Pour que la Terre soit si abîmée ? Pour que la violence, la haine et la guerre fassent tant de ravages ? Pourquoi la vie est-elle un combat incessant où en apparence seuls les plus égoïstes, les plus insensibles et les plus avides semblent bien s’en tirer ?…

Et comme on n’a pas la force et le courage de chercher et découvrir les vraies réponses, d’aller jusqu’au fond pour toucher à la Source du problème, à cette Vérité fondamentale qui permet de tout comprendre, on laisse tomber, on s’accroche à un espoir, à une religion, à une idéologie et on remonte à la surface. On remet son « masque » bien en place, on ajuste son « déguisement » et on reprend le rôle que la société attend de nous. On refait à tous les jours les mêmes gestes, machinalement, les mêmes routines ; on parle de la pluie et du beau temps et on fait de notre mieux pour suivre les règles du jeu établies on ne sait trop par qui, ni quand…
Les vraies questions, on préfère ne pas se les poser et encore moins les dire tout haut…

Pourquoi la vie dans ce corps ?…
Que se passe-t-il à la mort ?…
Nos richesses matérielles auront-elles quelque valeur de « l’autre côté » ?…
À quoi sert la conscience ?…

Car il est plus facile de suivre le courant de la marée humaine, d’adhérer à l’idéologie dominante, d’être du « bon côté » et d’éviter de s’attirer des ennuis. Et ça nous avance à quoi de tout remettre en question puisque, croit-on, on ne peut rien y changer au système. C’est trop gros, trop compliqué et trop puissant pour nous ; c’est trop loin, ailleurs, hors de notre portée et notre contrôle. Alors, aussi bien se taire, faire taire sa conscience et suivre…

Et pourtant… Et pourtant OUI ! C’était possible ! C’est possible !!…
Mais alors, comment arriver à s’en sortir ? Comment peut-on espérer que des millions d’êtres humains s’éveillent du mauvais rêve collectif que nous vivons et se libèrent, s’affranchissent des limitations illusoires qui nous emprisonnent ? D’un point de vue strictement rationnel, la chose semble totalement impossible.

Il est vital de consacrer l’essentiel de nos énergies à notre propre évolution intérieure en gardant à l’esprit que c’est là la plus sûre et utile contribution que nous pouvons apporter à la transformation du monde. De notre persévérance et notre détermination à nous améliorer dépend réellement le sort du monde ! Car c’est en chacun de nous que la guerre, la violence et tous les maux trouvent leur fondement. Mais ce qu’il faut surtout, c’est mettre en pratique les grands idéaux et passer à l’action ! Les plus belles paroles et les pensées les plus élevées ne demeureront que de vaines futilités si elles ne peuvent s’exprimer et se manifester de manière tangible. Il y a tant de gens qui n’ont pas encore pris un tel engagement à l’action que le monde a un immense besoin de personnes dévouées et désintéressées qui sont prêtes à donner de leur temps et apporter leur talent pour soutenir une bonne cause et aider la Lumière à grandir.

En somme, il n’y a aucune solution-miracle. Il s’agit tout simplement d’une question de CHOIX personnels et aucune force, personne, ni au ciel, ni sur Terre ne peux se substituer à nous pour faire ces choix à notre place. Et c’est peut-être là la plus grande merveille de l’aventure humaine…
Malgré toutes les contraintes sociales, économiques et politiques, malgré tout ce qui en apparence peut être une restriction à notre liberté, nous sommes toujours libres d’adhérer ou non au système artificiel, au moule uniforme que la société nous propose.

Si nous désirons de tout cœur nous libérer du carcan d’idées et d’illusions qu’on nous a mis sur les épaules, NOUS POUVONS LE FAIRE. Il n’en tient qu’à nous. Il n’y a aucune utopie en cela. Demander au monde entier d’être meilleur et être soi-même encore embourbé dans son petit égocentrisme, ça c’est utopique ! Mais se prendre en main, développer les plus belles qualités humaines qui sont en germe en nous tous et les appliquer avec la meilleure volonté possible autour de soi, c’est tout à fait dans le domaine du possible et du réaliste. Il ne s’agit pas de devenir des saints. Non. Il n’y a qu’à chercher chaque jour à s’améliorer un petit peu, juste un petit peu. Il n’y a qu’à accorder une pleine confiance à la voix de notre conscience qui saura toujours nous guider à travers les épreuves de la vie pour notre plus grand bien.

Il n’y a enfin qu’à profiter pleinement des nombreuses opportunités d’apprendre, d’aimer et de servir que le « hasard » nous offre constamment. Et sans que vous ne le réalisiez pleinement, vous avancerez à toute vitesse sur la Voie de l’évolution intérieure. Les choix qui semblaient si difficiles à faire hier deviendront au fil des mois et des ans tout naturels et ce que vous n’auriez jamais cru possible se réalisera comme par enchantement. Toutes les circonstances de la vie se donneront le mot pour vous faciliter l’existence.

Un sentiment d’Unité avec la Vie, de Communion permanente avec l’univers, d’Amour envers tous les êtres vivants baignera votre conscience de ses vibrations magiques et jamais plus vous ne connaîtrez la tristesse profonde née de l’Illusion de solitude en un monde violent et cruel.

Il ne s’agit pas là de vaines promesses, mais bien de faits authentiques que des milliers de personnes connaissent quotidiennement. Ce dont il a été question jusqu’ici était sans doute déjà évident pour vous et ne faisait que confirmer ce que vous sentiez déjà depuis longtemps. De même, cette progressive mutation de la conscience s’accomplit de plus en plus autour de nous sans que cela ne se crie sur les toits, subtilement et tout en douceur.

Comme pour tous les processus de la Nature, comme le soleil qui s’élève lentement et majestueusement chaque matin pour illuminer le monde de ses effluves bénéfiques ou comme les plantes qui croissent avec une lenteur et une patience infinies, ainsi la conscience humaine ne s’épanouit-elle qu’imperceptiblement jusqu’à briller d’une lucidité dont l’intensité peut croître presqu’éternellement.

« Chacun d’entre nous peut changer la manière dont il mène son existence et devenir ainsi une partie de la solution », écrit Al Gore. Chacun de nous est appelé à agir consciemment dans tous les domaines de sa vie. Chacun doit chercher sa manière de le faire et c’est pourquoi il n’y a pas de solution unique, mais autant de manières d’aborder le problème.

Or, j’en ai l’intime conviction, notre Ordre propose, à travers l’Initiation, une voie authentique de réalisation spirituelle dans le sens où il peut conduire à une mutation, à un changement profond, à une transformation globale des consciences en cette époque-charnière de l’histoire humaine.
Conscients de notre tâche pour faire advenir le monde que nous souhaitons, gardons donc résolument nos regards tournés vers l’Orient de nous-mêmes, là où notre vigilance nous fera percevoir en nous la Lumière, celle qui depuis toujours brille, même dans l’obscurité la plus profonde. »

Point de vue sur la religion du maçon

Dans cette étude, nous aborderons principalement les rapports philosophiques entre les religions théistes et le rite de Memphis-Misraïm au premier degré tel qu’il est pratiqué au sein de notre obédience. Les difficultés historiques de cohabitation entre l’église catholique et la maçonnerie ne seront pas évoquées.

Bien des points rapprochent religion et franc-maçonnerie. Dans nos loges, nous travaillons à la gloire du Grand Architecte de l’Univers (GADLU), parfois appelé « sublime » ou encore « suprême » architecte des mondes. Par ce vocable, nos rites affirment l’existence de ce principe et son influence dans la création et dans le fonctionnement de l’univers cela dans le respect de l’héritage de la franc-maçonnerie traditionnelle. De plus, notre franc-maçonnerie, dans son effort de mettre l’homme en rapport avec le sacré, partage de nombreux thèmes de réflexion avec la pensée religieuse : éthique, place de l’homme dans la nature, spiritualité, influence de la pensée gréco-romaine et bien d’autres encore… Cela fait-il, pour autant, de notre franc-maçonnerie une religion « comme les autres » ?

Nous sommes tentés de répondre non, car la franc-maçonnerie se définit comme initiatique et philanthropique et ne se présente jamais comme une religion au sens habituel de ce mot. Pourtant, notre rite parle de « la religion du maçon » de quoi s’agit-il ?

Pour tenter de répondre à cette question, il convient de rappeler les grandes attitudes de l’homme face aux croyances théologiques, d’examiner les différents courants de la maçonnerie, avant d’aborder les différences essentielles entre la démarche initiatique de notre ordre et l’approche religieuse.

I/ Qu’est ce qu’une religion ? La relation directe au divin est-elle possible ? L’homme peut-il concevoir dieu ? Le dogme est-il compatible avec la liberté ? Autant de questions dont les réponses ont modelé les principaux courants de la franc-maçonnerie

Religion : « Le terme religion désigne actuellement un ensemble de rites, de dogmes généralement théistes et souvent en rapport avec une notion de réalité transcendante, de règles (éthiques ou pratiques) ou de dogmes adoptés comme conviction profonde par un ensemble de personnes ». Les religions marquent profondément les cultures, les civilisations, les pensées des hommes.

Théisme : « (du grec theos, dieu) est une croyance ou une doctrine qui affirme l’existence d’un Dieu (ou de dieux, ou une force créatrice) et son influence dans l’univers, tant dans sa création que dans son fonctionnement. Selon le théisme la relation de l’homme avec Dieu passe par des intermédiaires » Chez certains chrétiens la foi se définit, non par l’adhésion à un système de pensées, mais par la rencontre avec la personne du Christ… Aucune religion théiste ne prétend émaner de l’homme seul, une intervention extérieure est nécessaire pour transmettre et définir la religion en question. C’est en ce sens que l’on parle de vérité révélée.

Déisme : « du latin deus (dieu) est une croyance ou une doctrine qui affirme l’existence d’un Dieu et son influence dans l’univers, tant dans la création que dans le fonctionnement de ce dernier. Pour la pensée déiste, certaines caractéristiques de Dieu peuvent être comprises par les facultés intellectuelles de l’homme. La relation de l’homme avec Dieu est directe (notamment par la prière spontanée ou la réflexion). Le Déisme prône une « religion naturelle » qui se vit par l’expérience individuelle et qui ne repose pas sur une tradition particulière ». Le déisme n’est donc pas une religion au sens habituelle de ce mot qui implique des cultes et des dogmes structurés.

Différences entre théisme et déisme : pour le théiste la relation à dieu passe par des intermédiaires, pour le déiste cette relation est directe. Pour Kant, le théiste s’efforce de suivre « la volonté de Dieu », alors que le déiste estime que rien n’échappe à « la volonté de Dieu », puisque rien ne peut déroger aux lois divines de la création.

L’athéisme : il existe plusieurs catégories d’athées. Comme les théistes ils se positionnent par rapport à la croyance théologique mais de manière négative. Ils y a ceux qui ne croient pas en dieu, ceux qui croient que dieu n’existe pas, ceux qui refuse une certaine idée de Dieu…

L’agnosticisme : assure que la vérité théologique est inconnaissable. C’est une pensée fondée sur le doute, le « je ne sais pas ». L’agnostique refuse la croyance, il se place sur le terrain du savoir et de la logique, il pense que les preuves analytiques de l’existence de dieu comme de sa non-existence sont des leurres. La vérité absolue est, pour les agnostiques totalement incertaine.

Toutes ces grandes manières d’aborder l’existence de Dieu ont façonné le paysage maçonnique Français. Ce dernier se révèle complexe et les profanes attirés par nos systèmes sont, avec raison, perplexes et dubitatifs. Quelles sont les tendances « lourdes » de nos systèmes initiatiques ? En voici une description « très schématique » et bien approximative. Je précise qu’aucune de ces tendances n’est meilleure qu’une autre. Il s’agit, avant tout, d’opinions qui traduisent des valeurs et des conceptions différentes. Chaque rite, chaque obédience a sa philosophie et sa cohérence interne que nous respectons.

La tendance « chrétienne » :

Historiquement, la maçonnerie s’est structurée dans un contexte très chrétien, la plupart des études historiques convergent sur ce point. Cette tendance perdure car des rites maçonniques exigent actuellement une appartenance à la chrétienté « classique » : église catholique, protestantes, orthodoxes… En France le « Rite Ecossais rectifié » s’inscrit dans cette mouvance. Cette maçonnerie souligne le lien étroit entre christianisme et maçonnerie, elle vise à contribuer avec ses moyens et ses méthodes à renforcer l’édifice chrétien. La notion d’initiation maçonnique est parfois très allégée, c’est le baptême chrétien qui en tient lieu.

La gnose chrétienne:

Certaines obédiences s’orientent vers un théisme ésotérique chrétien ou théurgique voire magique : martinisme, église gnostique, Golden Dawn… En général cette approche est discrète, elle n’apparaît ni dans les constitutions ni dans les règlements généraux, elle est le fait d’une impulsion donnée par un groupe d’influence. Les frères et les sœurs, qui restent évidemment libres, sont sollicités de manière personnelle ou par le biais de cercles dits magistraux ou intérieurs. La maçonnerie est vue comme une école préparatoire à une autre voie collective réputée être plus profonde ou plus efficace ou encore qui est présentée comme étant le prolongement naturel d’un cursus maçonnique.

La tendance «d’orientation anglo-saxonne»:

En Angleterre, comme en France la maçonnerie a été largement déchristianisée. L’objectif était de réduire les références chrétiennes pour ouvrir les loges à des juifs. Cette maçonnerie vise principalement l’éducation morale et civique de ses adeptes elle génère une action caritative souvent intense. La croyance en un Grand Architecte de l’univers est un préalable à la réception en loge. Cette maçonnerie se dit régulière.

La tendance « humaniste » :

En France la déchristianisation s’est radicalisée pour aboutir en 1877 à l’abandon de toute exigence et référence religieuse. Progressivement s’est donc créée une maçonnerie agnostique qui travaille à la formation morale et sociale de ses membres et à la construction d’une citée idéale. Les athées comme les agnostiques y sont acceptés sans problème. Le Grand Orient de France s’inscrit dans cette approche.

Une tendance « à la fois libérale et symbolique » :

Cette maçonnerie tente de concilier la recherche du progrès et la tradition. En France elle est représentée par la Grande Loge de France et la Grande Loge féminine de France

La tendance « initiatique et universaliste » (voie où se situe notre obédience) :

L’initiation est antérieure à la chrétienté. La déchristianisation de la maçonnerie ne constitue pas un but en soi, il s’agit,avant tout, d’un effort pour retrouver les sources antiques et l’universalité de l’ordre. Notre obédience estime que l’éveil spirituel débute par une influence extérieure donnée par l’initiation et la participation aux rites. Cela constitue progressivement une force qui autorise un long travail intérieur et individuel fondé sur la concentration, l’attention ou tout autre moyen permettant la focalisation des forces de l’esprit.

Chaque membre est libre, à titre personnel, de faire partie de telle ou telle religion, telle ou telle organisation, non sectaire, dans la mesure où cela ne perturbe pas les travaux maçonniques. La laïcité se concilie avec la spiritualité car le prosélytisme dogmatiques n’existe pas. La liberté reste la première et dernière porte. Notre ordre se situe donc résolument dans une tradition garibaldienne internationale. C’est la tradition primitive de l’ordre.

Il faut signaler que le rite de Memphis-Misraïm est aussi pratiqué par des maçons du grand orient de France qui ont adopté son cadre philosophique (influence de John Yarker) et aussi dans des obédiences diverses qui se centrent sur les dogmes de la gnose chrétienne (influence de PAPUS,) Nous respectons ces orientations mais elles ne sont pas les nôtres.

La suite du travail explicite le point de vue de notre ordre maçonnique.

II/ les différences essentielles entre démarche initiatique et religieuse.

Le dogme

Le théiste admet le plus souvent un système dogmatique complexe. Ce qui contraste avec le préalable demandé au profane frappant à la porte de notre temple : il lui suffit, au minimum, d’être spiritualiste, c’est à dire de ne pas rejeter la possibilité d’une « continuation » post-mortem de l’individu et aussi d’être « déiste » dans un sens bien particulier de ce mot.

Le déisme de Memphis-Misraïm n’est pas le déisme du dictionnaire. Pour nous, un déiste est simplement un homme tolérant qui croit en l’existence d’un Principe en prenant une certaine « distance » à l’égard des croyances religieuses prônées par son éventuelle religion d’appartenance. Le spectre des membres de notre organisation initiatique va donc du théiste qui est conscient que ses croyances traduisent ses opinions et non la vérité ultime, à ceux qui pensent que la relation de l’homme avec Dieu est directe et qui se passent de toutes formes de dogmes et d’intermédiaires. Ainsi, il peut exister dans nos loges, à côté des déistes « purs » au sens que le dictionnaire donne à ce mot, des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes, des juifs…

Le maçon théiste, sous peine de ne pas être vraiment un maçon effectif, admet le relativisme : une vérité exprimable s’inscrit forcément dans une culture, une langue, une époque… Un théiste dogmatique, trop rigide dans sa croyance, n’a rien à faire, selon mon opinion, à Memphis-Misraïm. Notre idéal maçonnique a quelque chose de l’Angleterre vue par Voltaire : « S’il n’y avait en Angleterre qu’une religion, le despotisme serait à craindre ; s’il y en avait deux, elles se couperaient la gorge ; mais il y en a trente, et elles vivent en paix et heureuses. » La diversité des croyances et des sensibilités et gage d’harmonie entre nos membres. Nous poussons même cette logique un peu plus loin : un athée peut aussi nous rejoindre si son attitude vise à rejeter qu’une conception particulière de dieu et de la religion. Ceci est à rapprocher de la pensée de Simone Weil : « Il y a deux athéismes dont l’un est une purification de la notion de dieu… »

Ainsi, notre « système dogmatique » se caractérise par son extrême légèreté et sa grande souplesse. Pourquoi ? Fondamentalement le maçon se veut libre, il estime qu’un dogme trop pesant est un obstacle à la recherche de la liberté. La liberté du maçon est certainement une des raisons qui a opposé radicalement la maçonnerie à l’église catholique.

Le nom de dieu

La pensée théiste admet, généralement, un dieu personnel qui porte un nom : JEHOVA, ALLAH, BRAHMAN … En maçonnerie, tous les noms de dieu que le maçon peut trouver et énoncer dans sa déambulation au sein des « hauts grades », ne sont que des noms substitués. Dans ce cheminement, les maçons ne doivent jamais oublier que le principe se définit non par son nom, mais par sa fonction : « le grand architecte de l’univers ». Au cours de cette déambulation le maçon observe et médite devant certaines « niches philosophiques et religieuses » sans jamais avoir l’obligation d’adhérer à tel concept, croyance, ou praxis.

La représentation du divin

Il y a souvent chez les théistes l’idée d’une représentation anthropomorphique de la divinité qui fonctionne psychologiquement comme un homme, parfois dieu connaît la colère, la vengeance, le désir. L’homme se construit un dieu qui lui ressemble. Comme disait déjà Montesquieu : « si les triangles avaient un dieu, ils lui donneraient trois côtés » Le GADLU n’est pas anthropomorphe, son approche est avant tout symbolique

Beaucoup de symboles parlent du principe mais notre figuration du divin probablement la plus ancienne car la plus indissociable de la structure du rite se fonde sur la lumière. En effet, l’ouverture des travaux consiste pour l’essentiel à répandre une lumière qui est présente dans le temple avant l’arrivée des maçons et dont l’éclat continue à se manifester après leur départ. Ce symbole se retrouve dans la racine étymologique du mot dieu qui vient du latin deus, lui même issu de la racine indo-européenne « dei wo », lumière du ciel, du jour, de la base « dei- », luire, briller. La lumière illuminatrice, révélatrice d’un monde spirituel, serait-elle un archétype, un symbole commun à tous les hommes ?

Le livre sacré

Dans notre rite le maçon doit être un homme religieux sans pour autant forcément adhérer à une religion constituée. Sur le naos la bible a été remplacée par la règle. C’est le convent du 21 juin 1969 qui a précisé que les ateliers demeurent libres de conserver ou de supprimer ce livre. Sur l’autel des serments peut figurer un livre sacré qui varie selon la confession de l’impétrant. Beaucoup de loges maçonniques de notre ordre adoptent le livre des morts des anciens Egyptiens. Ce livre a l’avantage de ne pas être sacré, il est donc, paradoxalement, un excellent symbole d’un livre sacré. Pour certains il représente la Bible, pour d’autres le Coran pour d’autres encore la Règle morale inscrite au plus profond du cœur de chacun.

Le principe est-il « dans » ou « au-delà » de la matière ?

L’idée de transcendance divine est communément admise par les théistes : dieu se trouve en-dehors et au-delà du monde, il est « au ciel ». De plus, il apparaissait, dans un passé pas si lointain que cela, comme un père rigoureux, rémunérateur et vengeur. Une tel dieu était-il une nécessité pour les Etats ? « pour les princes régnant, disait Schopenhauer, le dieu tout puissant est le père Fouettard dont ils usent pour envoyer les grands enfants au lit lorsque plus rien d’autre ne peut les aider ; c’est pourquoi ils tiennent tellement à lui » Contrastant avec cette conception, le « dieu intérieur » est souvent perçu comme plus chaleureux, plus proche, plein d’amour. Cela signifie que notre lien au divin nous constitue de manière interne. Notre rite égyptien met l’accent sur l’immanence, il affirme cela très clairement : « c’est par sa conscience que l’homme est relié au divin »

Si dieu est en nous, comment avoir conscience de sa présence, de la Présence ? La relation immanente est généralement obscurcie, comme brouillée par notre « moi », ce qui rend nécessaire une « actualisation » par un long travail sur l’ ego qui obscurcit notre vraie nature. Le mal, en maçonnerie, n’est pas Satan, c’est avant tout l’EGO qui aliène l’individu, le coupant de l’autre, l’empêchant de se sentir un enfant de l’univers. C’est pourquoi le maçon « travaille sa pierre » car une des « croyances utiles » du maçon s’énonce ainsi : « l’homme est perfectible ».

Assouplir son ego peut permettre de se relier à son maître intérieur. La toute première étape de cette relation peut-être le moment ou l’individu commence à recevoir des messages de son « soi ». Cela peut arriver sous la forme de rêve, où un ancêtre, où encore une femme ou un homme d’apparence sage viendra lui parler, le conseiller. Cette première relation peut aussi prendre la forme de messages, de signes offerts par la vie qui nous laissent un sentiment troublant et indéfinissable.

Jung qualifiait ces événements par le mot synchronicité. La coïncidence se charge de sens, elle est signifiante, le psychisme de la personne s’implique fortement quand il y a conscience que la probabilité d’un tel événement est faible. Nous nous sentons alors comme guidé par l’univers, avec la certitude qu’un choix important se présente à nous. Jung définit la synchronicité en ces termes : « coïncidence temporelle sans lien causal entre un état psychique donné et un ou plusieurs événements extérieurs objectifs offrant un parallélisme de sens avec cet état subjectif du moment ».

Arriver à la conscience permanente du spirituel en nous consiste à ouvrir une importante arcane. Arcane vient du latin arca, qui signifie « arche » , « coffre », il s’agit donc d’un contenant. Certains maçons recherchent une « dernière arcane » un peu partout, selon notre opinion, cette ultime porte n’appartient à aucune société secrète, à aucun rituel mystérieux, cette arcane est tout simplement le maçon lui-même. Ouvrir cette arche consiste à se maintenir dans l’Essence.

Notre système initiatique se fonde donc sur l’immanence, malgré cela, le vénérable maître invoque le grand architecte comme étant un être extérieur. Ce qui signifie que l’immanence maçonnique n’exclut pas la transcendance : le principe est dans la matière et en même temps au-delà de cette dernière. Pour l’essentiel la prière (invocation) de l’initié vise à obtenir l’énergie nécessaire pour progresser sur le chemin de son centre. Cette invocation peut-être individuelle, (le maçon) collective au sein de la loge (le vénérable maître) ou au sein de l’ordre (le grand hiérophante). Ce mystérieux apport permet de soutenir et d’aider le maçon sur la route de la réalisation.

Prédestination et liberté humaine

Les différentes religions d’occident admettent, avec des nuances, la prédestination qui se définit comme un concept théologique selon lequel Dieu, aurait choisi de toute éternité, et secrètement, ceux qui auront droit à la vie éternelle, sans qu’eux-mêmes ne puissent le savoir.
Pour les protestants, et notamment Calvin, le salut revient à ceux que Dieu a élus par sa seule bonté et miséricorde, sans considération de leurs oeuvres. Pour les catholiques la prédestination, a été étudiée par différents conciles, notamment le concile de Quierzy (Carisiacum) de 853. Pour cette religion dieu « … élut gratuitement dans sa prescience ceux qu’il a prédestinés à la vie éternelle. … » Ceux qui ne sont pas élus subissent une peine éternelle. Pour l’islam, tout ce qui se passe dans l’Univers a déjà été déterminé depuis l’Eternité par Allah, article de la foi connu sous l’appellation courante le « Imân bil Maktoûb » ou plus simplement le maktoûb, « c’est écrit »
Les principaux courants de la gnose chrétienne adhèrent également au dogme de la prédestination.

Nous sentons bien qu’il y a trois difficultés:

– la prédestination exclut le libre arbitre,
– comment dieu peut-il juger les hommes si tout est écrit ?
– Pourquoi les hommes feraient des efforts si tout est « maktoûb » ?
Comment les maçons abordent-ils le rapport entre le destin et la liberté ?

Le maçon se veut libre. Il faut d’ailleurs être un homme « libre et de bonnes mœurs » pour être initié. Une devise de notre maçonnerie s’exprime par le triptyque « liberté, égalité, fraternité » Le maçon n’est pas un élu il est construit, créé, reçu.

Mais à côté de cela rien ne saurait s’opposer à la volonté du GADLU. Même le mal fait partie du plan divin. Il faut admettre que ces deux propositions contradictoires peuvent être vraies simultanément un, peu comme en physique moderne la lumière peut-être, à la fois corpusculaire et ondulatoire. Nous devons admettre humblement que la raison humaine à ses limites. Mais évidemment l’opinion reste possible notamment en se laissant porter par la vérité du mythe.

Selon Socrate, la fonction du mythe est d’expliquer par analogie lorsque la raison s’avère insuffisante. Un des mythes qui traite le mieux du rapport entre la liberté humaine et le destin ou la prédestination est le mythe d’Er cité par Platon. Ce mythe est intéressant car il complète l’initiation au premier degré où l’adepte réalisé a le privilège de rencontrer la lumière. Platon raconte la voie du plus grand nombre, celle des hommes encore alourdis des passions et des préjugés de la vie, celle aussi des initiés en devenir.

Er, pris pour mort par méprise revint des enfers et raconta comment les âmes choisissent leur future vie. Les âmes sont menées dans une grande prairie et on leur jette des sacs des destinées. Elles choisissent-elles même un des sacs selon leurs désirs. Ceux qui ont désiré les biens matériels, choisissent une destinée d’hommes riches. Les ambitieux cherchent une destinée de roi. Ceux en recherche de satisfactions sexuelles cherchent des vies de plaisirs. Au final, chacun va boire l’eau du fleuve Léthé, de l’oubli, et s’en retourne, alourdi d’ un nouveau destin sur l’épaule, pour le vivre sur la terre. Il y a donc un lien que nous qualifierions de « karmique » entre deux vies successives.

Le mythe souligne que l’homme est responsable de son avenir car le scénario est déterminé que dans les grandes lignes et il appartient à l’homme de faire des efforts pour toujours se recentrer dans la voie de la vertu. Un personnage du mythe appelé le « hiérophante » le déclare très explicitement : « La vertu n’a point de maître. Chacun en aura plus ou moins selon qu’il l’honorera ou la négligera ». La vertu se situe au-dessus des hommes et des dieux comme en maçonnerie où la règle se place toujours sur le compas et l’équerre. A chaque vie, l’être hérite d’une partie d’échec déjà commencée, à chacun de gérer au mieux sa situation plus ou moins favorable, selon ses efforts dans sa vie passée !

Le mythe le précise clairement « si chaque fois qu’un homme naît à la vie terrestre il s’appliquait sainement à la philosophie , et que le sort ne l’appelât point à choisir parmi les derniers, il semble, d’après ce qu’on rapporte de l’au-delà, que non seulement il serait heureux ici-bas, mais que son voyage de ce monde en l’autre et son retour se feraient, non par l’âpre sentier souterrain, mais par la voie unie du ciel. » La voie unie du ciel est décrite dans l’initiation.

Ce mythe explicite bien la conception antique de l’initiation:

Premièrement, l’homme n’est pas prédestiné par un dieu comptable des destinées humaines. Il est responsable, par sa conduite, de son avenir post-mortem et de sa future vie.

Deuxièmement une vie de justesse, « Dike » en grec, est une vie en accord avec la loi cosmique (la règle des maçons), Sur le fronton du temple de Delphes deux devises étaient écrites : « connais toi toi-même » qui a pour finalité la connaissance de sa juste place dans l’univers et « rien de trop » qui invite à éviter l’orgueil, la démesure, les pièges de l’illusion du moi.

Troisièmement tout ce qui s’oppose (« hybris ») à l’ordre cosmique est un crime contre l’ordre cosmique idéal. L’orgueil, l’ambition démesurée, l’ego empêche la vie de justice.
Selon ce mythe, par une vie de justice, l’initié continue l’œuvre du Principe et s’élève, du fait de la loi karmique, d’existence en existence, jusqu’à la source d’amour et de joie.

A la lumière de tout ce qui vient d’être abordé nous pouvons tenter de répondre à la question fondamentale : La franc-maçonnerie, est-elle une nouvelle religion ?

La franc-maçonnerie n’est ni un culte ni une église, elle a pour vocation de relier l’homme à son essence, aux autres, à l’univers. C’est pourtant une religion au sens étymologique de ce mot : le vocable « religion » vient du latin « religio », qui signifie : « scrupule, conscience, engagement, obligation », à rapprocher très exactement de la définition de la religion du maçon selon notre rite : « intégrité, devoir, conscience ». La religion du maçon se pose comme une religion primordiale et universelle car intrinsèquement liée à la conscience humaine vue comme un point de rencontre avec le divin.

L’homme est un être relatif relié à l’absolu. Un être fini enfermé dans le temps lié pourtant avec l’infini et l’intemporalité. L’initiation propose d’expérimenter ce lien progressivement. Le dernier degré est tenu aujourd’hui pour légende, il s’agit de la « trans-formation de l’être », le passage « au-delà de la forme », au-delà de l’individualité humaine.

Point de vue sur la religion du maçon

Dans cette étude, nous aborderons principalement les rapports philosophiques entre les religions théistes et le rite de Memphis-Misraïm au premier degré tel qu’il est pratiqué au sein de notre obédience. Les difficultés historiques de cohabitation entre l’église catholique et la maçonnerie ne seront pas évoquées.

Bien des points rapprochent religion et franc-maçonnerie. Dans nos loges, nous travaillons à la gloire du Grand Architecte de l’Univers (GADLU), parfois appelé « sublime » ou encore « suprême » architecte des mondes. Par ce vocable, nos rites affirment l’existence de ce principe et son influence dans la création et dans le fonctionnement de l’univers cela dans le respect de l’héritage de la franc-maçonnerie traditionnelle. De plus, notre franc-maçonnerie, dans son effort de mettre l’homme en rapport avec le sacré, partage de nombreux thèmes de réflexion avec la pensée religieuse : éthique, place de l’homme dans la nature, spiritualité, influence de la pensée gréco-romaine et bien d’autres encore… Cela fait-il, pour autant, de notre franc-maçonnerie une religion « comme les autres » ?

Nous sommes tentés de répondre non, car la franc-maçonnerie se définit comme initiatique et philanthropique et ne se présente jamais comme une religion au sens habituel de ce mot. Pourtant, notre rite parle de « la religion du maçon » de quoi s’agit-il ?

Pour tenter de répondre à cette question, il convient de rappeler les grandes attitudes de l’homme face aux croyances théologiques, d’examiner les différents courants de la maçonnerie, avant d’aborder les différences essentielles entre la démarche initiatique de notre ordre et l’approche religieuse.

I/ Qu’est ce qu’une religion ? La relation directe au divin est-elle possible ? L’homme peut-il concevoir dieu ? Le dogme est-il compatible avec la liberté ? Autant de questions dont les réponses ont modelé les principaux courants de la franc-maçonnerie

Religion : « Le terme religion désigne actuellement un ensemble de rites, de dogmes généralement théistes et souvent en rapport avec une notion de réalité transcendante, de règles (éthiques ou pratiques) ou de dogmes adoptés comme conviction profonde par un ensemble de personnes ». Les religions marquent profondément les cultures, les civilisations, les pensées des hommes.

Théisme : « (du grec theos, dieu) est une croyance ou une doctrine qui affirme l’existence d’un Dieu (ou de dieux, ou une force créatrice) et son influence dans l’univers, tant dans sa création que dans son fonctionnement. Selon le théisme la relation de l’homme avec Dieu passe par des intermédiaires » Chez certains chrétiens la foi se définit, non par l’adhésion à un système de pensées, mais par la rencontre avec la personne du Christ… Aucune religion théiste ne prétend émaner de l’homme seul, une intervention extérieure est nécessaire pour transmettre et définir la religion en question. C’est en ce sens que l’on parle de vérité révélée.

Déisme : « du latin deus (dieu) est une croyance ou une doctrine qui affirme l’existence d’un Dieu et son influence dans l’univers, tant dans la création que dans le fonctionnement de ce dernier. Pour la pensée déiste, certaines caractéristiques de Dieu peuvent être comprises par les facultés intellectuelles de l’homme. La relation de l’homme avec Dieu est directe (notamment par la prière spontanée ou la réflexion). Le Déisme prône une « religion naturelle » qui se vit par l’expérience individuelle et qui ne repose pas sur une tradition particulière ». Le déisme n’est donc pas une religion au sens habituelle de ce mot qui implique des cultes et des dogmes structurés.

Différences entre théisme et déisme : pour le théiste la relation à dieu passe par des intermédiaires, pour le déiste cette relation est directe. Pour Kant, le théiste s’efforce de suivre « la volonté de Dieu », alors que le déiste estime que rien n’échappe à « la volonté de Dieu », puisque rien ne peut déroger aux lois divines de la création.

L’athéisme : il existe plusieurs catégories d’athées. Comme les théistes ils se positionnent par rapport à la croyance théologique mais de manière négative. Ils y a ceux qui ne croient pas en dieu, ceux qui croient que dieu n’existe pas, ceux qui refuse une certaine idée de Dieu…

L’agnosticisme : assure que la vérité théologique est inconnaissable. C’est une pensée fondée sur le doute, le « je ne sais pas ». L’agnostique refuse la croyance, il se place sur le terrain du savoir et de la logique, il pense que les preuves analytiques de l’existence de dieu comme de sa non-existence sont des leurres. La vérité absolue est, pour les agnostiques totalement incertaine.

Toutes ces grandes manières d’aborder l’existence de Dieu ont façonné le paysage maçonnique Français. Ce dernier se révèle complexe et les profanes attirés par nos systèmes sont, avec raison, perplexes et dubitatifs. Quelles sont les tendances « lourdes » de nos systèmes initiatiques ? En voici une description « très schématique » et bien approximative. Je précise qu’aucune de ces tendances n’est meilleure qu’une autre. Il s’agit, avant tout, d’opinions qui traduisent des valeurs et des conceptions différentes. Chaque rite, chaque obédience a sa philosophie et sa cohérence interne que nous respectons.

La tendance « chrétienne » :

Historiquement, la maçonnerie s’est structurée dans un contexte très chrétien, la plupart des études historiques convergent sur ce point. Cette tendance perdure car des rites maçonniques exigent actuellement une appartenance à la chrétienté « classique » : église catholique, protestantes, orthodoxes… En France le « Rite Ecossais rectifié » s’inscrit dans cette mouvance. Cette maçonnerie souligne le lien étroit entre christianisme et maçonnerie, elle vise à contribuer avec ses moyens et ses méthodes à renforcer l’édifice chrétien. La notion d’initiation maçonnique est parfois très allégée, c’est le baptême chrétien qui en tient lieu.

La gnose chrétienne:

Certaines obédiences s’orientent vers un théisme ésotérique chrétien ou théurgique voire magique : martinisme, église gnostique, Golden Dawn… En général cette approche est discrète, elle n’apparaît ni dans les constitutions ni dans les règlements généraux, elle est le fait d’une impulsion donnée par un groupe d’influence. Les frères et les sœurs, qui restent évidemment libres, sont sollicités de manière personnelle ou par le biais de cercles dits magistraux ou intérieurs. La maçonnerie est vue comme une école préparatoire à une autre voie collective réputée être plus profonde ou plus efficace ou encore qui est présentée comme étant le prolongement naturel d’un cursus maçonnique.

La tendance «d’orientation anglo-saxonne»:

En Angleterre, comme en France la maçonnerie a été largement déchristianisée. L’objectif était de réduire les références chrétiennes pour ouvrir les loges à des juifs. Cette maçonnerie vise principalement l’éducation morale et civique de ses adeptes elle génère une action caritative souvent intense. La croyance en un Grand Architecte de l’univers est un préalable à la réception en loge. Cette maçonnerie se dit régulière.

La tendance « humaniste » :

En France la déchristianisation s’est radicalisée pour aboutir en 1877 à l’abandon de toute exigence et référence religieuse. Progressivement s’est donc créée une maçonnerie agnostique qui travaille à la formation morale et sociale de ses membres et à la construction d’une citée idéale. Les athées comme les agnostiques y sont acceptés sans problème. Le Grand Orient de France s’inscrit dans cette approche.

Une tendance « à la fois libérale et symbolique » :

Cette maçonnerie tente de concilier la recherche du progrès et la tradition. En France elle est représentée par la Grande Loge de France et la Grande Loge féminine de France

La tendance « initiatique et universaliste » (voie où se situe notre obédience) :

L’initiation est antérieure à la chrétienté. La déchristianisation de la maçonnerie ne constitue pas un but en soi, il s’agit,avant tout, d’un effort pour retrouver les sources antiques et l’universalité de l’ordre. Notre obédience estime que l’éveil spirituel débute par une influence extérieure donnée par l’initiation et la participation aux rites. Cela constitue progressivement une force qui autorise un long travail intérieur et individuel fondé sur la concentration, l’attention ou tout autre moyen permettant la focalisation des forces de l’esprit.

Chaque membre est libre, à titre personnel, de faire partie de telle ou telle religion, telle ou telle organisation, non sectaire, dans la mesure où cela ne perturbe pas les travaux maçonniques. La laïcité se concilie avec la spiritualité car le prosélytisme dogmatiques n’existe pas. La liberté reste la première et dernière porte. Notre ordre se situe donc résolument dans une tradition garibaldienne internationale. C’est la tradition primitive de l’ordre.

Il faut signaler que le rite de Memphis-Misraïm est aussi pratiqué par des maçons du grand orient de France qui ont adopté son cadre philosophique (influence de John Yarker) et aussi dans des obédiences diverses qui se centrent sur les dogmes de la gnose chrétienne (influence de PAPUS,) Nous respectons ces orientations mais elles ne sont pas les nôtres.

La suite du travail explicite le point de vue de notre ordre maçonnique.

II/ les différences essentielles entre démarche initiatique et religieuse.

Le dogme

Le théiste admet le plus souvent un système dogmatique complexe. Ce qui contraste avec le préalable demandé au profane frappant à la porte de notre temple : il lui suffit, au minimum, d’être spiritualiste, c’est à dire de ne pas rejeter la possibilité d’une « continuation » post-mortem de l’individu et aussi d’être « déiste » dans un sens bien particulier de ce mot.

Le déisme de Memphis-Misraïm n’est pas le déisme du dictionnaire. Pour nous, un déiste est simplement un homme tolérant qui croit en l’existence d’un Principe en prenant une certaine « distance » à l’égard des croyances religieuses prônées par son éventuelle religion d’appartenance. Le spectre des membres de notre organisation initiatique va donc du théiste qui est conscient que ses croyances traduisent ses opinions et non la vérité ultime, à ceux qui pensent que la relation de l’homme avec Dieu est directe et qui se passent de toutes formes de dogmes et d’intermédiaires. Ainsi, il peut exister dans nos loges, à côté des déistes « purs » au sens que le dictionnaire donne à ce mot, des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes, des juifs…

Le maçon théiste, sous peine de ne pas être vraiment un maçon effectif, admet le relativisme : une vérité exprimable s’inscrit forcément dans une culture, une langue, une époque… Un théiste dogmatique, trop rigide dans sa croyance, n’a rien à faire, selon mon opinion, à Memphis-Misraïm. Notre idéal maçonnique a quelque chose de l’Angleterre vue par Voltaire : « S’il n’y avait en Angleterre qu’une religion, le despotisme serait à craindre ; s’il y en avait deux, elles se couperaient la gorge ; mais il y en a trente, et elles vivent en paix et heureuses. » La diversité des croyances et des sensibilités et gage d’harmonie entre nos membres. Nous poussons même cette logique un peu plus loin : un athée peut aussi nous rejoindre si son attitude vise à rejeter qu’une conception particulière de dieu et de la religion. Ceci est à rapprocher de la pensée de Simone Weil : « Il y a deux athéismes dont l’un est une purification de la notion de dieu… »

Ainsi, notre « système dogmatique » se caractérise par son extrême légèreté et sa grande souplesse. Pourquoi ? Fondamentalement le maçon se veut libre, il estime qu’un dogme trop pesant est un obstacle à la recherche de la liberté. La liberté du maçon est certainement une des raisons qui a opposé radicalement la maçonnerie à l’église catholique.

Le nom de dieu

La pensée théiste admet, généralement, un dieu personnel qui porte un nom : JEHOVA, ALLAH, BRAHMAN … En maçonnerie, tous les noms de dieu que le maçon peut trouver et énoncer dans sa déambulation au sein des « hauts grades », ne sont que des noms substitués. Dans ce cheminement, les maçons ne doivent jamais oublier que le principe se définit non par son nom, mais par sa fonction : « le grand architecte de l’univers ». Au cours de cette déambulation le maçon observe et médite devant certaines « niches philosophiques et religieuses » sans jamais avoir l’obligation d’adhérer à tel concept, croyance, ou praxis.

La représentation du divin

Il y a souvent chez les théistes l’idée d’une représentation anthropomorphique de la divinité qui fonctionne psychologiquement comme un homme, parfois dieu connaît la colère, la vengeance, le désir. L’homme se construit un dieu qui lui ressemble. Comme disait déjà Montesquieu : « si les triangles avaient un dieu, ils lui donneraient trois côtés » Le GADLU n’est pas anthropomorphe, son approche est avant tout symbolique

Beaucoup de symboles parlent du principe mais notre figuration du divin probablement la plus ancienne car la plus indissociable de la structure du rite se fonde sur la lumière. En effet, l’ouverture des travaux consiste pour l’essentiel à répandre une lumière qui est présente dans le temple avant l’arrivée des maçons et dont l’éclat continue à se manifester après leur départ. Ce symbole se retrouve dans la racine étymologique du mot dieu qui vient du latin deus, lui même issu de la racine indo-européenne « dei wo », lumière du ciel, du jour, de la base « dei- », luire, briller. La lumière illuminatrice, révélatrice d’un monde spirituel, serait-elle un archétype, un symbole commun à tous les hommes ?

Le livre sacré

Dans notre rite le maçon doit être un homme religieux sans pour autant forcément adhérer à une religion constituée. Sur le naos la bible a été remplacée par la règle. C’est le convent du 21 juin 1969 qui a précisé que les ateliers demeurent libres de conserver ou de supprimer ce livre. Sur l’autel des serments peut figurer un livre sacré qui varie selon la confession de l’impétrant. Beaucoup de loges maçonniques de notre ordre adoptent le livre des morts des anciens Egyptiens. Ce livre a l’avantage de ne pas être sacré, il est donc, paradoxalement, un excellent symbole d’un livre sacré. Pour certains il représente la Bible, pour d’autres le Coran pour d’autres encore la Règle morale inscrite au plus profond du cœur de chacun.

Le principe est-il « dans » ou « au-delà » de la matière ?

L’idée de transcendance divine est communément admise par les théistes : dieu se trouve en-dehors et au-delà du monde, il est « au ciel ». De plus, il apparaissait, dans un passé pas si lointain que cela, comme un père rigoureux, rémunérateur et vengeur. Une tel dieu était-il une nécessité pour les Etats ? « pour les princes régnant, disait Schopenhauer, le dieu tout puissant est le père Fouettard dont ils usent pour envoyer les grands enfants au lit lorsque plus rien d’autre ne peut les aider ; c’est pourquoi ils tiennent tellement à lui » Contrastant avec cette conception, le « dieu intérieur » est souvent perçu comme plus chaleureux, plus proche, plein d’amour. Cela signifie que notre lien au divin nous constitue de manière interne. Notre rite égyptien met l’accent sur l’immanence, il affirme cela très clairement : « c’est par sa conscience que l’homme est relié au divin »

Si dieu est en nous, comment avoir conscience de sa présence, de la Présence ? La relation immanente est généralement obscurcie, comme brouillée par notre « moi », ce qui rend nécessaire une « actualisation » par un long travail sur l’ ego qui obscurcit notre vraie nature. Le mal, en maçonnerie, n’est pas Satan, c’est avant tout l’EGO qui aliène l’individu, le coupant de l’autre, l’empêchant de se sentir un enfant de l’univers. C’est pourquoi le maçon « travaille sa pierre » car une des « croyances utiles » du maçon s’énonce ainsi : « l’homme est perfectible ».

Assouplir son ego peut permettre de se relier à son maître intérieur. La toute première étape de cette relation peut-être le moment ou l’individu commence à recevoir des messages de son « soi ». Cela peut arriver sous la forme de rêve, où un ancêtre, où encore une femme ou un homme d’apparence sage viendra lui parler, le conseiller. Cette première relation peut aussi prendre la forme de messages, de signes offerts par la vie qui nous laissent un sentiment troublant et indéfinissable.

Jung qualifiait ces événements par le mot synchronicité. La coïncidence se charge de sens, elle est signifiante, le psychisme de la personne s’implique fortement quand il y a conscience que la probabilité d’un tel événement est faible. Nous nous sentons alors comme guidé par l’univers, avec la certitude qu’un choix important se présente à nous. Jung définit la synchronicité en ces termes : « coïncidence temporelle sans lien causal entre un état psychique donné et un ou plusieurs événements extérieurs objectifs offrant un parallélisme de sens avec cet état subjectif du moment ».

Arriver à la conscience permanente du spirituel en nous consiste à ouvrir une importante arcane. Arcane vient du latin arca, qui signifie « arche » , « coffre », il s’agit donc d’un contenant. Certains maçons recherchent une « dernière arcane » un peu partout, selon notre opinion, cette ultime porte n’appartient à aucune société secrète, à aucun rituel mystérieux, cette arcane est tout simplement le maçon lui-même. Ouvrir cette arche consiste à se maintenir dans l’Essence.

Notre système initiatique se fonde donc sur l’immanence, malgré cela, le vénérable maître invoque le grand architecte comme étant un être extérieur. Ce qui signifie que l’immanence maçonnique n’exclut pas la transcendance : le principe est dans la matière et en même temps au-delà de cette dernière. Pour l’essentiel la prière (invocation) de l’initié vise à obtenir l’énergie nécessaire pour progresser sur le chemin de son centre. Cette invocation peut-être individuelle, (le maçon) collective au sein de la loge (le vénérable maître) ou au sein de l’ordre (le grand hiérophante). Ce mystérieux apport permet de soutenir et d’aider le maçon sur la route de la réalisation.

Prédestination et liberté humaine

Les différentes religions d’occident admettent, avec des nuances, la prédestination qui se définit comme un concept théologique selon lequel Dieu, aurait choisi de toute éternité, et secrètement, ceux qui auront droit à la vie éternelle, sans qu’eux-mêmes ne puissent le savoir.
Pour les protestants, et notamment Calvin, le salut revient à ceux que Dieu a élus par sa seule bonté et miséricorde, sans considération de leurs oeuvres. Pour les catholiques la prédestination, a été étudiée par différents conciles, notamment le concile de Quierzy (Carisiacum) de 853. Pour cette religion dieu « … élut gratuitement dans sa prescience ceux qu’il a prédestinés à la vie éternelle. … » Ceux qui ne sont pas élus subissent une peine éternelle. Pour l’islam, tout ce qui se passe dans l’Univers a déjà été déterminé depuis l’Eternité par Allah, article de la foi connu sous l’appellation courante le « Imân bil Maktoûb » ou plus simplement le maktoûb, « c’est écrit »
Les principaux courants de la gnose chrétienne adhèrent également au dogme de la prédestination.

Nous sentons bien qu’il y a trois difficultés:

– la prédestination exclut le libre arbitre,
– comment dieu peut-il juger les hommes si tout est écrit ?
– Pourquoi les hommes feraient des efforts si tout est « maktoûb » ?
Comment les maçons abordent-ils le rapport entre le destin et la liberté ?

Le maçon se veut libre. Il faut d’ailleurs être un homme « libre et de bonnes mœurs » pour être initié. Une devise de notre maçonnerie s’exprime par le triptyque « liberté, égalité, fraternité » Le maçon n’est pas un élu il est construit, créé, reçu.

Mais à côté de cela rien ne saurait s’opposer à la volonté du GADLU. Même le mal fait partie du plan divin. Il faut admettre que ces deux propositions contradictoires peuvent être vraies simultanément un, peu comme en physique moderne la lumière peut-être, à la fois corpusculaire et ondulatoire. Nous devons admettre humblement que la raison humaine à ses limites. Mais évidemment l’opinion reste possible notamment en se laissant porter par la vérité du mythe.

Selon Socrate, la fonction du mythe est d’expliquer par analogie lorsque la raison s’avère insuffisante. Un des mythes qui traite le mieux du rapport entre la liberté humaine et le destin ou la prédestination est le mythe d’Er cité par Platon. Ce mythe est intéressant car il complète l’initiation au premier degré où l’adepte réalisé a le privilège de rencontrer la lumière. Platon raconte la voie du plus grand nombre, celle des hommes encore alourdis des passions et des préjugés de la vie, celle aussi des initiés en devenir.

Er, pris pour mort par méprise revint des enfers et raconta comment les âmes choisissent leur future vie. Les âmes sont menées dans une grande prairie et on leur jette des sacs des destinées. Elles choisissent-elles même un des sacs selon leurs désirs. Ceux qui ont désiré les biens matériels, choisissent une destinée d’hommes riches. Les ambitieux cherchent une destinée de roi. Ceux en recherche de satisfactions sexuelles cherchent des vies de plaisirs. Au final, chacun va boire l’eau du fleuve Léthé, de l’oubli, et s’en retourne, alourdi d’ un nouveau destin sur l’épaule, pour le vivre sur la terre. Il y a donc un lien que nous qualifierions de « karmique » entre deux vies successives.

Le mythe souligne que l’homme est responsable de son avenir car le scénario est déterminé que dans les grandes lignes et il appartient à l’homme de faire des efforts pour toujours se recentrer dans la voie de la vertu. Un personnage du mythe appelé le « hiérophante » le déclare très explicitement : « La vertu n’a point de maître. Chacun en aura plus ou moins selon qu’il l’honorera ou la négligera ». La vertu se situe au-dessus des hommes et des dieux comme en maçonnerie où la règle se place toujours sur le compas et l’équerre. A chaque vie, l’être hérite d’une partie d’échec déjà commencée, à chacun de gérer au mieux sa situation plus ou moins favorable, selon ses efforts dans sa vie passée !

Le mythe le précise clairement « si chaque fois qu’un homme naît à la vie terrestre il s’appliquait sainement à la philosophie , et que le sort ne l’appelât point à choisir parmi les derniers, il semble, d’après ce qu’on rapporte de l’au-delà, que non seulement il serait heureux ici-bas, mais que son voyage de ce monde en l’autre et son retour se feraient, non par l’âpre sentier souterrain, mais par la voie unie du ciel. » La voie unie du ciel est décrite dans l’initiation.

Ce mythe explicite bien la conception antique de l’initiation:

Premièrement, l’homme n’est pas prédestiné par un dieu comptable des destinées humaines. Il est responsable, par sa conduite, de son avenir post-mortem et de sa future vie.

Deuxièmement une vie de justesse, « Dike » en grec, est une vie en accord avec la loi cosmique (la règle des maçons), Sur le fronton du temple de Delphes deux devises étaient écrites : « connais toi toi-même » qui a pour finalité la connaissance de sa juste place dans l’univers et « rien de trop » qui invite à éviter l’orgueil, la démesure, les pièges de l’illusion du moi.

Troisièmement tout ce qui s’oppose (« hybris ») à l’ordre cosmique est un crime contre l’ordre cosmique idéal. L’orgueil, l’ambition démesurée, l’ego empêche la vie de justice.
Selon ce mythe, par une vie de justice, l’initié continue l’œuvre du Principe et s’élève, du fait de la loi karmique, d’existence en existence, jusqu’à la source d’amour et de joie.

A la lumière de tout ce qui vient d’être abordé nous pouvons tenter de répondre à la question fondamentale : La franc-maçonnerie, est-elle une nouvelle religion ?

La franc-maçonnerie n’est ni un culte ni une église, elle a pour vocation de relier l’homme à son essence, aux autres, à l’univers. C’est pourtant une religion au sens étymologique de ce mot : le vocable « religion » vient du latin « religio », qui signifie : « scrupule, conscience, engagement, obligation », à rapprocher très exactement de la définition de la religion du maçon selon notre rite : « intégrité, devoir, conscience ». La religion du maçon se pose comme une religion primordiale et universelle car intrinsèquement liée à la conscience humaine vue comme un point de rencontre avec le divin.

L’homme est un être relatif relié à l’absolu. Un être fini enfermé dans le temps lié pourtant avec l’infini et l’intemporalité. L’initiation propose d’expérimenter ce lien progressivement. Le dernier degré est tenu aujourd’hui pour légende, il s’agit de la « trans-formation de l’être », le passage « au-delà de la forme », au-delà de l’individualité humaine.

Calendário Egípcio

O calendário egípcio é baseado nos ciclos lunares e o heliacal[1] de Sirius.

O ano é dividido em três estações do ano, dependendo da enchente do Nilo e do seu impacto na agricultura: “Inundação”, “Surgimento (terra)”, “calor”.

Cada estação é composta por quatro meses de 30 dias cada. Os cinco dias restantes eram chamados de dias epagómenos[2]. Aqueles dias foram chamados pelos antigos egípcios heru renpet “aqueles que estão acima do ano”, também eram conhecidos como necheru mesut “o nascimento dos deuses”, os dias dos aniversários dos deuses da lenda de Osíris, na ordem de Osíris, Hórus, Seth, Ísis e Néftis.

Os astrónomos gregos adaptaram o seu calendário ao egípcio. O nosso calendário atual herda muitos aspectos do calendário egípcio.

Na nossa Ordem, em determinadas circunstâncias, usamos o calendário egípcio.

Calendário em pdf

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[1] O nascer helíaco ou nascimento heliacal de um corpo celeste é o momento em que este torna-se visível no horizonte imediatamente antes do nascer do Sol, estando suficientemente afastado para que não seja ofuscado pelo brilho dele.[2] Epagómenos era o nome grego para os cinco dias adicionados ao do ciclo de 360 dias para completar o ano solar de 365 dias.

Magia e Espiritualidade

Às vezes, há nos profanos e mesmo dentro de determinados grupos maçónicos, uma confusão entre magia e espiritualidade.

Para entender a diferença é necessário admitir, ou pelo menos, não rejeitar a teoria da hierarquia dos mundos. Essa hierarquia é muitas vezes apresentada em três níveis:

– o mundo material,

– o mundo intermediário ou psíquico (que pode ser subdividido em níveis intermediários),

– o mundo espiritual.

A magia está no mundo intermediário, pode ser consciente ou inconsciente. Ela consiste em estabelecer um contacto com as forças do mundo médio, muitas vezes vindo do mais baixo astral, a fim de obter benefícios materiais ou espirituais. Às vezes, estes seguidores desviam-se das práticas relacionadas com a Kabbalah, Teurgia, e alguma Gnose. Eles pensam sinceramente, ou não, que estabelecem contactos com o mundo espiritual, mas a falta da sua purificação conduz a outros e perigosos encontros.

Já no segundo século Plotino criticava os “gnósticos”, e R. Guénon referia: “A prática da magia, como uma especialidade, está entregue aqueles que são incapazes de se levantar para uma ordem superior”.

Os seguidores da magia vivem na sua ilusão de poder e, pior ainda, eles ficam reféns do joguete de forças que possuem, e que eles acreditam ingenuamente poder escravizar.

Na espiritualidade, que está ligada a um mundo mais alto é bem diferente.

É principalmente baseada num conhecimento teórico, preparatório e indispensável, obtido através do estudo e meditação sobre os símbolos e tradicionais, que continua através da prática da concentração ou atenção ao real (oração não egoísta, meditação…), numa mente limpa de preconceitos.

Ela utiliza os recursos do grupo que facilitam esse esforço, como por exemplo, através da correcta execução dos ritos.

Procura, pelo esforço individual, a ligação consciente com os Estados superiores do ser.

Nada disto tem qualquer relação com a magia ou o “paranormal”. Se fenómenos ocorrem “por acaso” devem ser minimizados porque, na realidade, o foco sobre eles pode bloquear o desenvolvimento da realização espiritual.

«Conhece-te a ti mesmo!» e outros antigos legados

O processo de iniciação na Arte Real começa com a consciência de si mesmo, que prolonga até aos nossos dias a sentença do oráculo de Delfos “conhece-te a ti mesmo!”.

O iniciado reconhece-se também na frase de Santo Agostinho: “não procure fora, entra em ti mesmo, no homem interior habita a verdade”. Em tão poucas palavras Santo Agostinho resume admiravelmente o espírito da nossa Maçonaria.

É através de um voltar para si próprio que o maçom encontra a presença do divino nas profundezas do ser humano. Esta sabedoria é estudiosa? Pode ser transmitida pela palavra? Obviamente, não. Filosofia, o exercício da razão não é suficiente mesmo num estado elementar. Acima da razão, encontra-se a capacidade da contemplação. No final, o autoconhecimento dos antigos, não era apenas psicológico, tem por objectivo a alma (psique) e talvez até mesmo, o conhecimento do princípio supremo.

Assim, a nossa Maçonaria é a herdeira do “conhece-te a ti mesmo”, mas também de muitas outras fórmulas do mundo antigo e, em particular, esclarecedoras metáforas como “a força da verdade” ou “o mundo como um livro” ou a fórmula bíblica “Eu sou quem eu sou” para o nome de Deus.

E como não encontrar na maçonaria de Memphis-Misraïm os temas de meditação ancestrais tais como o famoso: “filosofar é aprender a morrer” de Platão?

Definir a filosofia como exercício da morte é certamente uma abordagem iniciática. Essa aprendizagem possibilita a elevação interior, como Epicteto escreve: «que a morte esteja diante dos seus olhos todos os dias e não terá qualquer pensamento baixo, nem qualquer desejo excessivo».

Relacionados com o exercício da morte é sugerido “o aqui e agora” dos orientais. Porque viver no presente, é adquirir uma paz interior, uma sabedoria que emana do ponto central, é desistir de se preocupar com o presente e o futuro.

 

Sobre a importância da transmissão

A iniciação cerimonial é essencialmente uma transmissão de uma força espiritual que nos guia e apoia no caminho da realização. Para receber a iniciação maçónica deve aderir a uma organização regular, no sentido nobre da palavra, e acreditamos, que a nossa obediência tem esta regularidade.

A iniciação vem de cima. As organizações tradicionais são baseadas em graus sucessivos. Cada um desses graus é organizado em torno de um círculo animado por um indivíduo que assume o papel de relacionamento com o centro em si mesmo, é o nível mais alto que dá esse poder para o nível mais baixo.

Numa Loja, cabe ao Venerável Mestre conduzir o círculo de oficiais, ele que muitas vezes recebe os seus poderes indirectamente do grande mestre nacional, sendo este nomeado pelo grande mestre mundial.

Os grandes mestres mundiais receberam os seus poderes dos seus antecessores, na nossa Obediência a corrente é contínua desde Garibaldi. Esta transmissão, uma vez concedida e promulgada regularmente, não pode ser interrompida, ou reiniciada, porque o que é transmitido não é, obviamente, material.

Esta organização piramidal é essencialmente espiritual e social, todos os irmãos da nossa pirâmide estão firmemente ancorados no ideal democrático, isto desde o início da nossa ordem.

É esta filiação regular e ininterrupta o que confere a operacionalidade e eficácia ao nosso rito. Os membros individuais dessa cadeia não agem em seu nome, mas como o transmissor de uma força que resume as influências provenientes de todas as fontes que deram origem ao rito de Memphis-Misraïm.

A transmissão deve ser verdadeira: não pode este ou aquele indivíduo proclamar-se “pontífice” de um círculo iniciático sem receber esta transmissão regular de uma organização maçónica.

A sequência deve ser ininterrupta: portanto, é importante saber os nomes de todos os irmãos que têm transmitido e praticado um rito em particular. Se não for esse o caso, é provável que este rito, tão rico como é, não seja mais portador da “influência espiritual” no sentido que lhe é dado por René Guénon.

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